600 personnalités du monde de la culture sont à l’initiative de cette «marche silencieuse», au lendemain de nouvelles manifestations. Une marche qui se voulait apolitique et silencieuse pour exprimer un désir un peu naïf de paix.Des artistes qui n’avaient pas vraiment participé aux marches du 9 octobre après le massacre et pas non plus à celle contre l’antisémitisme.
Pour «faire entendre une autre voix : celle de l'union.» Plusieurs milliers de personnes se sont mobilisées dimanche à Paris en réponse à un appel de 600 personnalités du monde de la culture, dont Isabelle Adjani, Juliette Binoche, Marion Cotillard, Claude Lelouch, ou encore Muriel Robin, à «une marche silencieuse» ce dimanche 19 novembre à Paris.
L'écrivain Marek Halter et l'ancien ministre de la Culture Jack Lang faisaient partie du cortège qui s’est élancé de l'Institut du monde arabe (IMA), dirigé par ce même Jack Lang. «Les gens sont là pour apaiser. Ils ne pensent pas forcément la même chose. Je soutiens à fond cette manifestation d'unité», a déclaré l'ancien ministre à la presse.
Parmi les manifestants, peu de jeunes, des personnes portant un brassard blanc ou agitant un drapeau bleu avec une colombe blanche et le mot «peace»
Avec une grande banderole blanche et sans slogan, le cortège s'est ébranlé vers 14H40 très symboliquement depuis le parvis de l'IMA vers le Musée d'art et d'Histoire du judaïsme.
« Cette guerre fratricide »? non Israel n’est pas frère du Hamas
«Depuis le 7 octobre 2023, l'horreur et la souffrance déchirent palestiniens et israéliens selon une mathématique monstrueuse qui dure déjà depuis longtemps, pouvait-on lire dans le communiqué de «Une Autre Voix, Ensemble», le collectif à l’origine de cette marche. Cette guerre fratricide, nous touche toutes et tous, et peu importe nos raisons ou affinités de part et d'autre du mur, nous souhaitons qu'elle cesse et que les deux peuples puissent enfin vivre en paix. Deux peuples pris en otage de politiques que nous ne pouvons maîtriser, qui nous dépassent et dont nous sommes les témoins impuissants.»
Critiquées pour leur silence face à la guerre Israël-Hamas, les personnalités de la culture ont choisi de manifester «en silence», «une autre façon de s'exprimer parce qu'on n'y arrive pas», a résumé sur France 5 l'actrice Julie Gayet, membre du collectif
«On a l'envie de pouvoir exprimer notre tristesse et notre sidération depuis le 7 octobre. L'idée est d'avoir une autre voix, de ne pas choisir un camp à détester», a-t-elle souligné sur RTL. «Je ne veux pas laisser la haine l'emporter, et c'est justement le sens» de cette marche, a pour sa part déclaré au Parisien la comédienne et réalisatrice Agnès Jaoui qui a perdu deux membres de sa famille dans les attaques perpétrées le 7 octobre en Israël et sans nouvelles de trois proches pris en otage.
Samedi, des mobilisations pro-palestiniennes (et très antiisraeliennes) pour demander un cessez-le-feu immédiat à Gaza ont rassemblé des milliers de manifestants à travers la France
Des milliers de manifestants étaient présents à Paris. À Marseille, plusieurs centaines de personnes se sont réunies près du Vieux Port. À Toulouse, un cortège a rassemblé en matinée entre 1200 personnes selon la préfecture et 4000 selon la CGT. Le Parti socialiste, le Parti communiste français et Europe Ecologie Les Verts, qui ont participé à la marche de samedi dans le cortège parisien appelaient par ailleurs dans leur communiqué à participer ce dimanche à la marche initiée par le collectif «Une Autre Voix, Ensemble».
Michel Zerbib
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