La capture d’un navire, propriété d’un Israélien, par les rebelles yéménites, vise à renforcer l’influence des insurgés yéménites face à l’Arabie saoudite. Les insurgés pro-iraniens l’avaient promis, ils entendent entrer dans le conflit avec Israël. C’est chose faite. Sont-ils vraiment un danger pour Israël ?
Quelques jours après avoir menacé de prendre pour cible des navires israéliens en mer Rouge, les Houthis se sont emparés d’un bateau commercial affrété par un groupe japonais mais propriété d’un homme d’affaires israélien, en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza
Dimanche, après s’être éloigné du large du port saoudien de Djedda, le Galaxy Leader a été «capturé» plus au sud, près des côtes yéménites, non loin du port de Hodeïda, avec 25 personnes à son bord. Sur une vidéo diffusée par les rebelles, on voit un hélicoptère se poser sur le pont du bâtiment et une dizaine d’hommes armés en descendre pour se lancer à l’assaut de la cabine de pilotage. Contrairement à ce qu’ont claironné aussitôt après les rebelles, aucun d’entre eux n’était israélien. Les Houthis ont conduit ensuite le navire au port d’al-Salif, à Hodeïda.
Benyamin Netanyahou a «condamné fermement l’attaque iranienne contre un navire international», qu’il a qualifié «d’agression» contre le «monde libre» ayant des conséquences «sur la sécurité des voies maritimes mondiales»
Le Premier ministre israélien accuse directement l’Iran, soutien politique et militaire des houthistes, d’être l’instigateur de cette attaque dans une région stratégique pour le commerce mondial. «Une violation flagrante du droit international», ont dénoncé de leur côté les États-Unis.
Une escalade très nette engagée par les rebelles Houthis, acteurs d’une terrible guerre civile
Cette dernière attaque marque une escalade dans les opérations, jusqu’à présent spectaculaires, mais peu convaincantes d’un point de vue militaire, menées par les rebelles yéménites contre le territoire israélien depuis le début de la riposte de Tsahal contre Gaza. Le Yémen est plongé depuis 2014 dans une terrible guerre civile, les houthistes affrontant les anciens loyalistes soutenus par l’Arabie saoudite, royaume frontalier du nord du Yémen.
Les Houthis font partie de «l’Axe» dit «de la résistance» à Israël ainsi qu’à la présence américaine au Moyen-Orient.
Créé par l’Iran ces dernières années, celui-ci repose aussi sur le Hezbollah libanais - qui aide logistiquement les Houthis et affronte également Tsahal actuellement -, ainsi que sur des milices chiites irakiennes et la Syrie. Leur arsenal, composé de missiles balistiques, de missiles de croisière et de drones, ne représente pas une réelle menace pour Israël.
Ces terroristes cherchent à montrer aux Yéménites qu’ils sont fidèles à leurs engagements, pris il y a déjà des années, de participer à ce qu’ils appellent la libération de Jérusalem» Mais selon un spécialiste interrogés par l’AFP «les Yéménites sont divisés. Certains disent "au moins on a des leaders qui respectent leurs engagements", mais les intellectuels estiment que c’est juste un message adressé à la communauté internationale pour dire qu’ils existent et qu’ils sont là».
Michel Zerbib
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