Pourquoi? Il répond qu’il savait «qu'il y aurait aussi dans cette marche des personnalités qui passent leur temps à insulter les musulmans à la télévision, à répéter que l'islam est "incompatible" avec la République. Vous m'imaginez marcher à leurs côtés ?»
Chems-Eddine Hafiz aurait préféré une «marche contre l’antisémitisme et le racisme», dont le message aurait été plus clair. Il est «monté au créneau [sur BFMTV, le 26 octobre dernier, NDLR] pour lancer un appel à la paix avec le grand rabbin» Haïm Korsia, avec qui il continue de dialoguer. «Je ne conçois pas l'islam en dehors des autres religions», jure le recteur de la Grande mosquée de Paris.
Le Recteur récuse les accusations « d’antisémitisme musulman » contre toute vraisemblance
Condamnant les actes antisémites qui ont explosé en France depuis l’attaque du 7 octobre du Hamas en Israël, il a toutefois réfuté les accusations d’«antisémitisme musulman», estimant qu’un tel comportement ne peut pas se faire au nom de la religion. «Si un musulman dit "sale juif", il s'insulte lui-même car leur prophète, Moïse, est aussi notre prophète !» Et de marteler : «Il est anormal qu’un musulman soit antisémite.»
Pas très convaincant et niant les réalités, Chems-Eddine s’adonne à son jeu préféré :le double langage et la minimisation des faits antisémites matinée d’antisionisme
Chems-Eddine Hafiz a également regretté que «certains médias trouvent un fonds de commerce à laisser des personnalités dire que 'l'islam n'est pas compatible avec la République'», rappelant avoir saisi l’Arcom - le gendarme de l’audiovisuel - sur le sujet. Il a également annoncé travailler à un dépôt de plainte au nom de la Grande mosquée, sans plus de précision.
Le Recteur de la Mosquée refuse de qualifier le Hamas d’organisation terroriste
L’avocat religieux préfère simplement rappeler que «l'islam réprouve totalement l'attaque de civils dans un conflit armé», il explique ne pas vouloir «jouer sur les mots» et appeler à «la paix» et un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza. «Il y a des otages franco-israéliens, il faut qu'ils soient libérés.»
Pour Chems-Eddine Hafiz, la solution ne viendra que de la reconnaissance d’un État palestinien, estimant qu’«avoir rendu inexistant le droit du peuple palestinien a abouti à cette situation terrible» qu’est la guerre entre Israël et le Hamas. «Avec toutes ces bombes, ces morts, et cette frustration engendrée depuis des années là-bas, qu'engendre-t-on ? La haine de l'autre et des actions violentes dans dix ou quinze ans.»
Michel Zerbib
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.