La Chambre des représentants des États-Unis a approuvé une résolution non contraignante établissant que l’antisionisme est de l’antisémitisme, avec le soutien de tous les républicains sauf un et d’une minorité non-négligeable de démocrates.
La résolution a été introduite par les deux républicains juifs de la Chambre, Max Miller (Ohio) et David Kustoff (Tennessee). Elle se distingue par le nombre de démocrates juifs qui ont voté « présent », c’est-à-dire qui se sont abstenus, en partie parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec le texte de la résolution qui affirmait que toutes les formes d’antisionisme étaient antisémites.
La résolution a été adoptée par 311 voix contre 14, 92 membres ayant voté « présent », dont huit des 24 démocrates juifs de la Chambre. Quatre-vingt-quinze démocrates ont voté en faveur de la résolution. Sur les 14 opposants démocrates, 13 étaient associés au « Squad », un petit groupe de progressistes d’extrême gauche. Le quatorzième était le républicain du Kentucky Thomas Massie, un libertaire qui s’oppose aux résolutions non contraignantes et qui a déjà déclaré que la législation contre l’antisémitisme restreint la liberté d’expression.
Miller et Kustoff ont présenté la résolution afin d’affirmer le soutien des États-Unis aux Juifs à la suite de la recrudescence de la rhétorique et des actes antisémites provoquée par la guerre entre Israël et le Hamas, qui a débuté lorsque le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre.
« Considérant que, depuis le massacre d’Israéliens innocents par le Hamas, une organisation terroriste soutenue par l’Iran, le 7 octobre 2023, les incidents antisémites de harcèlement, de vandalisme et d’agression aux États-Unis ont connu un pic de 388 % par rapport à la même période l’année dernière, selon les rapports du Centre sur l’extrémisme de l’Anti-Defamation League (ADL) », stipule la résolution.
La résolution fait suite aux efforts déployés par les membres juifs, y compris les républicains et les démocrates, qui souhaitaient présenter un front uni au lendemain de la guerre, et une semaine après que tous les membres, sauf deux, ont voté en faveur d’une résolution affirmant le droit à l’existence d’Israël. Le débat intervient également dans un contexte de critiques croissantes à l’égard de la gestion par Israël de la guerre à Gaza, y compris de la part de membres du Congrès.
Gabriel Attal
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