Jean-Luc Mélenchon se sent abandonné par la communauté juive qu'il a "défendue toute sa vie"

France.

Jean-Luc Mélenchon se sent abandonné par la communauté juive qu'il a "défendue toute sa vie"
Le chef de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon - DR

Est-ce de l’humour islamo-gauchiste ? Toujours est-il que le fondateur de La France insoumise (LFI) assure "n'avoir jamais manqué à son devoir" de soutien à la communauté juive. Accusé d'antisémitisme par ses adversaires politiques, Jean-Luc Mélenchon juge que "ses accusateurs n’y croient pas eux-mêmes". Le leader d’extrême gauche avait besoin de s’expliquer et il a choisi les colonnes de Orient XXI.

Jean-Luc Mélenchon revient sur ses relations avec les juifs de France, deux mois jour pour jour après le début des attaques du Hamas, le 7 octobre en Israël et alors que la fête de Hanouka, très suivie dans la communauté juive, commence ce jeudi

"Je me sens abandonné par ceux que j'ai défendus toute ma vie. Jamais nous n’avons manqué à notre devoir. Ni aux principes qui le fondent. Donc ils valent pour tous les racisés", explique le fondateur de La France insoumise dans un entretien au média Orient XXI, spécialisé dans l'actualité du Moyen-Orient. "Nous sommes et serons toujours les premiers à lutter sans faiblesse contre l'extension du racisme parce qu’il mine nécessairement l'unité populaire."

Les insoumis ont été conspués  lors d'un hommage au Vel d'Hiv

Un hommage de La France insoumise au Vel d'Hiv a été perturbé par des manifestants le 12 novembre dernier. Plusieurs dizaines de personnes ont interrompu le dépôt d'une gerbe en criant "nous sommes juifs, nous sommes victimes, nous ne voulons pas de soutien de LFI". Quelques heures plus tard, les députés insoumis ne s'étaient pas rendus à la marche contre l'antisémitisme organisée à l'initiative des présidents des Assemblées Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet. Le mouvement avait décidé de boycotter cette manifestation pour marquer sa colère devant la participation du Rassemblement national et de Reconquête. Mais surtout pour ne pas se rendre à une marche qui serait trop « pro-israélienne » en vérité.

Interrogé par Orient XXI sur le fait "qu'une partie de la communauté juive se sent abandonnée par la gauche qui lui semble en retrait", Jean-Luc Mélenchon juge qu'elle "a tort". "Historiquement, la communauté juive avait fait le choix juste et judicieux de la gauche. Parce que c’est la gauche révolutionnaire de Robespierre qui a donné la citoyenneté aux juifs de l’Ancien Régime", souligne ainsi l'ancien député.

Zemmour plébiscité lors de la dernière présidentielle , l’opposé de Melenchon

Ces dernières années, le vote de la communauté juive a fortement évolué. 19% des Juifs de France avaient voté pour Lionel Jospin en 2002, d'après des chiffres de l'IFOP rapportées par La Croix. À l'époque, 16% de l'ensemble de la population française avait voté en faveur du Premier ministre. Cinq ans plus tard, Nicolas Sarkozy est très soutenu par les Français de confession juive avec 45% des voix dès le premier tour contre 31% pour le reste de la population. En 2022, Éric Zemmour a effectué une nette poussée parmi la communauté juive. À Sarcelles (Val d'Oise), ville où un quartier est appelé la "petite Jérusalem", le candidat Reconquête a réalisé au premier tour un score de 11,55 % nettement au-dessus de sa moyenne nationale (7,07%).

"Personne n'a porté plainte contre moi pour antisémitisme", affirme Melenchon

Jean-Luc Mélenchon revient également sur la passe d'armes avec la présidente de l'Assemblée nationale. Lors d'un déplacement de Yaël Braun-Pivet à l'Assemblée nationale, il l'avait accusé de "camper à Tel Aviv pour encourager le massacre", suscitant un tollé dans les rangs de la macronie. "Personne n’a porté plainte contre moi pour antisémitisme, pourtant c’est un délit en France. C’est donc que nos accusateurs n'y croient pas eux-mêmes. De fait, où trouveraient-ils de quoi étayer leur propos ?", avance l'ex-député de Marseille. L'accusation d'antisémitisme "est lancée à tous ceux qui ne soutiennent pas au millimètre la ligne de Benyamin Nétanyahou. Y compris Dominique de Villepin, y compris le président Emmanuel Macron", regrette encore le candidat à la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon a fait cette interview avant ses propos très limites tenus contre notre consœur Ruth Elkrief.

Michel Zerbib

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