Drôle d’emballement et appel au boycott contre Zara. L’enseigne du groupe Inditex s’est attiré les foudres des internautes avec la campagne de sa collection haut de gamme baptisée «Atelier». Les statues drapées de blanc ont été rapprochées des cadavres de civils photographiés à Gaza. Lancée le 7 décembre dernier, soit quelques semaines avant Noel, la collection «Atelier» de Zara se voulait une vitrine de la montée en gamme de l’enseigne. Sauf que la campagne publicitaire de la collection a été très mal interprétée.
Depuis plusieurs jours, les appels aux boycotts se multiplient sous les posts X (ex Twitter) et Instagram de la marque
L’objet de la controverse qui s’enflamme: les internautes reprochent au géant espagnol d’avoir fait référence de manière déplacée au sort subi par les civils palestiniens. Les photos mises en ligne par Zara mettaient en scène des décors d’atelier en ruine, des mannequins recouverts de poussière blanche mais surtout, d’étranges statues enveloppées de draps blancs. Tous ces éléments ont été rapprochés des scènes de massacre immortalisées à Gaza, en particulier celles représentant des cadavres de civils enveloppés dans leurs linceuls.
How could you make fun of such a huge brutality? #BoycottZara pic.twitter.com/OwtbIqg9rk
— Ahsan Ali Butt (@AhsanAliButt0) December 11, 2023
L’indignation des internautes était encore vive ce mardi sur de nombreux réseaux sociaux.
Outre le hashtag «#BoycottZara», toujours en vogue sur X, les publications Instagram de la marque sont encore émaillées de commentaires virulents
«Au revoir, je vous boycotte pour toujours», «manque de respect au peuple palestinien», «ignoble»... Rattrapé par la polémique, Inditex n’a pas tardé à supprimer les fameuses photos, et même à retirer les articles de la collection de son e-shop français.
Zara s’exprime enfin suite à cette polémique délirante
Le groupe a fini par s’expliquer ce mardi matin via Instagram. «La campagne, qui a été conçue en juillet et photographiée en septembre, consiste en une série de photos représentant des statues inachevées dans un studio et a été imaginée dans une perspective artistique», commence par clarifier Zara.
L’entreprise fait ensuite son mea culpa. «Malheureusement, certains clients se sont sentis offensés par ces images et y ont vu quelque chose de totalement éloigné de leur intention réelle [...]. Nous regrettons cette incompréhension et réaffirmons notre respect profond vis-à-vis de tous». Les images ont également été «supprimées» d’Internet, comme le souligne la marque.
Le groupe géant du textile s’est bien gardé pour l’heure de se prononcer publiquement sur le conflit israélo-palestinien. Les dirigeants du monde entier sont très prudent: tous gardent en tête le limogeage express du PDG du Web Summit, contraint de démissionner en octobre après s’être exprimé sur le soutien occidental à Israël.
Michel Zerbib
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