Les scénarios post-élections

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Les scénarios post-élections
Quelle répartition pour la 23e Knesset ? (Crédit: DR)

Après le scrutin du 2 mars, on peut envisager quatre options principales :

1: Benyamin Netanyahou forme une coalition en débauchant des députés d'autres partis pour compléter sa majorité : si d'ici jeudi et le dépouillement des derniers bulletins, le bloc de droite n'obtient pas 61 sièges, le Likoud a déjà annoncé qu'il chercherait à provoquer des défections dans le bloc adverse. Une arme difficile à manier, mais pas inédite. Il y a quelques semaines, le député centriste d'origine éthiopienne Gadi Yevarkan avait rejoint le Likoud. Le parti Bleu Blanc est composé de courants très différents, dont certains proches idéologiquement du parti conservateur. Mais le parti d'Avigdor Liberman pourrait aussi être ciblé.

Dans ce cas, va se poser la question constitutionnelle de la capacité d'un élu sous le coup d'une inculpation, à former un gouvernement. Les juges de la cour Suprême s'étaient refusé à y répondre tant qu'elle n'était pas d'actualité. Elle devrait très vite revenir devant la Haute Cour et contraindre les juges à trouver le point d'équilibre entre l'esprit de la loi et le poids des électeurs qui ont choisi de voter pour un candidat, cette fois formellement inculpé, ce qui n'était pas encore le cas aux élections de septembre.

2 : Gouvernement d'union : autrement dit alliance entre le Likoud et Bleu Blanc. Si cette option était retenue par les intéressés, elle n'interviendrait probablement qu'en dernier recours. Vu le niveau d'hostilité mutuelle atteint durant la campagne, il sera difficile de rétablir un minimum de confiance entre Gantz et Netanyahou. Et il ne faut pas oublier que le leader centriste a dit et répété qu'il ne siègerait jamais au côté d'un Premier ministre sous le coup d'une inculpation. Quant au patron du Likoud, il exigera des garanties pour lui et son parti qui seront difficilement acceptables par ses partenaires centristes. Il faudrait donc vraiment que tous les autres scénarios aient échoué pour voir ces deux partis gouverner ensemble. Même si, sur le papier, c'est la formule la mieux à même de restaurer une forme de stabilité politique, avec une large majorité à la Knesset.

3 : Gouvernement de minorité avec le soutien extérieur de la Liste Arabe Unifiée : ce serait là l'option de Benny Gantz pour prendre la tête de l'exécutif et surtout, de son point de vue, d'empêcher Netanyahou de redevenir Premier ministre. Dans ce cas, il lui faudra le soutien extérieur, ou au moins la non intervention de la Liste Arabe, mais aussi du parti d'Avigdor Liberman, qui a pourtant jusqu'ici rejeté cette option.

4 : Quatrième tour : c'est le scénario catastrophe, celui à éviter à tout prix. Non seulement pour le bien du pays, virtuellement paralysé depuis 14 mois et qui n'a plus de budget depuis janvier, mais aussi pour les partis politiques eux-mêmes. Selon l'évolution des tractations qui conduiraient à une nouvelle dissolution de la Knesset, celui ou ceux qui seraient considérés comme responsables risqueraient de payer un prix très lourd dans les urnes.

Pascale Zonszain

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