Guerre Israël-Hamas : Gaza doit être «démilitarisée» et «déradicalisée», martèle Benjamin Netanyahou

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Guerre Israël-Hamas : Gaza doit être «démilitarisée» et «déradicalisée», martèle Benjamin Netanyahou
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou - Kobi Gideon/GPO

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a estimé que la paix ne sera obtenue que si Gaza est «démilitarisée» et «déradicalisée», après avoir annoncé une intensification des combats contre le Hamas dans le territoire palestinien.  «Nous n'arrêtons pas, (...) nous intensifions les combats dans les jours à venir. Ça sera une longue guerre», a martelé lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, après s'être rendu à Gaza.

« La société palestinienne doit être déradicalisée »

Dans les colonnes du Wall Street Journal, le numéro un israélien  a également posé trois «pré-requis» pour parvenir à la paix. «Le Hamas doit être détruit, Gaza doit être démilitarisée et la société palestinienne doit être déradicalisée», a-t-il détaillé dans sa tribune. Empêcher la contrebande d'armes «nécessitera d'établir une zone de sécurité temporaire sur le périmètre de Gaza», a encore estimé M. Netanyahou, qui exclut de confier l'administration future de ce territoire à l'Autorité palestinienne, qu'il accuse de «financer et glorifier le terrorisme» en Cisjordanie. «Dans un avenir proche, Israël devra conserver la responsabilité principale de la sécurité à Gaza», d'où il s'était retiré unilatéralement en 2005 après 38 ans d'occupation, a-t-il répété.

Selon le quotidien israélien Haaretz, M. Netanyahou s'est également déclaré prêt à encourager la migration volontaire des Palestiniens hors de Gaza. 

«Notre problème n'est pas de savoir s'il faut autoriser une sortie, mais s'il y aura des pays qui seront prêts à absorber une sortie», a-t-il déclaré devant les élus du Likoud, son parti, selon Haaretz.

La députée palestinienne Khalida Jarrar, l'une des figures du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a été arrêtée mardi par l'armée israélienne à Ramallah en Cisjordanie occupée, a indiqué son mari. Mme Jarrar, 60 ans, a été arrêtée par des soldats de l'armée israélienne qui ont fait irruption dans la maison familiale à Ramallah «en défonçant la porte, à cinq heures du matin», a affirmé à l'AFP Ghassan Jarrar.

Députée au Parlement palestinien suspendu depuis 2007, Mme Jarrar avait été libérée en septembre 2021 après avoir purgé une peine de deux ans dans une prison israélienne. Elle avait été arrêtée en octobre 2019 dans la foulée de la mort d'une Israélienne de 17 ans, tuée dans une attaque en Judée-Samarie imputée par l'armée israélienne au FPLP, mouvement d'obédience marxiste considéré comme «terroriste» par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Dans un communiqué le FPLP a affirmé que l'armée israélienne «a mené mardi matin une vaste campagne d'arrestations parmi les dirigeants et membres du FPLP en Cisjordanie occupée». «Ces arrestations ne briseront pas la volonté de notre peuple», a ajouté le groupe. L'armée israélienne a confirmé dans un communiqué avoir arrêté Mme Jarrar, la présentant comme «la cheffe du FPLP» en Cisjordanie affirmant qu'elle était «recherchée pour terrorisme». D'autres «hauts responsables» du groupe ont également été arrêtés mardi matin, a ajouté le FPLP.

L'armée israélienne a multiplié les campagnes d'arrestations en Cisjordanie depuis le 7 octobre et le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée après une attaque sanglante d'une ampleur sans précédent du Hamas sur le sol israélien qui a fait environ 1140 morts, majoritairement des civils, selon les chiffres publiés par les autorités israéliennes. 

Selon le Club des Prisonniers, une association qui défend les droits des détenus palestiniens, quelque 4700 Palestiniens ont été arrêtés en Cisjordanie depuis le 7 octobre. L'offensive israélienne menée en représailles à l'attaque du Hamas a fait plus de 20.600 morts, en majorité des femmes, adolescents et enfants, selon le dernier bilan publié par le ministère de la Santé du Hamas.

Une frappe survenue dimanche soir a tué au moins 70 personnes dans le camp de réfugiés d'al-Maghazi (centre), selon le ministère de la Santé du Hamas. L'armée israélienne, qui a assuré faire son maximum pour épargner les civils, a dit «vérifier l'incident».


«Ils nous disent d'aller au sud, au nord, au centre: ce ne sont que des mensonges et des tromperies, il n'y a pas de zone sûre dans la bande de Gaza», s'est indigné auprès de l'AFP Abou Rami Abou Al-Ais, un habitant de ce camp. «Les enfants sont réduits à l'état de restes. Quelle est la faute de ces enfants innocents ?» A l'hôpital voisin de Deir el-Balah, des dizaines de corps ont été enveloppés dans des sacs mortuaires après la frappe, a constaté l'AFP.

En Israël, la pression perdure pour libérer les otages. Netanyahou chahuté .

 Lundi, M. Netanyahou a été chahuté lors d'un discours au Parlement par des familles qui scandaient «Maintenant, maintenant!». «Et si c'était ton fils?», «80 jours, chaque minute c'est l'enfer», pouvait-on lire sur des banderoles brandies par ces proches. Une manifestation a également eu lieu à Tel-Aviv.

Le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne, exige une fin des combats avant d'entamer de nouvelles négociations pour des libérations d'otages. Malgré l'intransigeance des deux camps, les médiateurs égyptiens et qataris tentent toujours de négocier une nouvelle trêve, après celle d'une semaine fin novembre qui a permis la libération de 105 otages contre 240 prisonniers palestiniens et l'entrée à Gaza d'importantes aides.

Au-delà de Gaza, le spectre d'un élargissement du conflit plane toujours, avec des échanges de tirs quasi-quotidiens et parfois meurtriers entre le Hezbollah et l'armée israélienne à la frontière entre le Liban et Israël, et les attaques des rebelles Houthis du Yémen contre des navires en mer Rouge et en mer d'Arabie. 

Les attaques imputées aux groupes pro-iraniens contre des troupes américaines se sont multipliées en Irak et en Syrie depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël.

Les États-Unis ont annoncé avoir frappé lundi trois sites utilisés en Irak par le Hezbollah, allié du Hamas, et d'autres forces soutenues par l'Iran, en réponse notamment à une attaque ayant ciblé des personnels américains à Erbil, dans le nord de l'Irak. L'Iran a également accusé Israël d'avoir tué lundi un de ses hauts-gradés par une frappe de missiles en Syrie. Les Gardiens de la Révolution ont identifié ce général de brigade, Razi Moussavi, comme un «responsable logistique de l'axe de la résistance» à Israël, qui regroupe notamment l'Iran, le Hezbollah, le Hamas et les Houthis.

Michel Zerbib

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