L'armée israélienne bombarde ce vendredi le sud de la bande de Gaza. Dans ce contexte, l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) affirme que Tsahal a tiré sur l'un de ses convois d'aide, sans déplorer de victime. Parallèlement, une délégation du Hamas est attendue en Égypte pour discuter d'un projet de cessez-le-feu prévoyant aussi la libération d'otages aux mains du mouvement islamiste palestinien. le point sur la situation de la guerre entre Israël et le Hamas.
«Des soldats israéliens ont tiré sur un convoi d'aide alors qu'il revenait du nord de Gaza, empruntant un itinéraire désigné par l'armée israélienne. Notre chef de convoi international et son équipe n'ont pas été blessés, mais un véhicule a été endommagé», a indiqué sur X le directeur de l'UNRWA à Gaza, Thomas White. «Les travailleurs humanitaires ne devraient jamais être une cible», a-t-il ajouté.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces israéliennes ont multiplié les frappes dans la bande de Gaza, notamment sur Rafah dans le Sud, où des Palestiniens se sont précipités sur des tas de gravats à la recherche de survivants.
«Nous étions tranquillement assis et tout à coup nous avons entendu une forte explosion et des débris ont commencé à nous tomber dessus», a témoigné auprès de l'AFP Tayseer Abou Al-Eish. «L'appartement a été complètement détruit et mes filles criaient. Il y a eu plusieurs victimes (...) nous essayons de sortir les voisins des décombres mais il y a des martyrs». Au sud de Jérusalem, un Palestinien a par ailleurs blessé deux Israéliens dans une attaque au couteau avant d'être abattu, selon la police et les secouristes, le Hamas saluant une «opération héroïque» menée en «réponse» à la situation à Gaza.
Une délégation du Hamas est attendue vendredi au Caire pour discuter d'un plan égyptien en trois étapes qui prévoit des trêves renouvelables, des libérations échelonnées d'otages et de prisonniers palestiniens et, à terme, un cessez-le-feu mettant fin aux hostilités.
En Israël, l'attaque de commandos du Hamas a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens. Environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas, dont 129 restent détenues à Gaza, selon l'armée israélienne qui a juré, en représailles aux attaques du 7 octobre, de «détruire» le mouvement islamiste au pouvoir depuis 2007 à Gaza. Au Caire, la délégation du Hamas transmettra aux Egyptiens «la réponse des factions palestiniennes, qui comporte plusieurs observations, à leur plan», a affirmé à l'AFP un responsable du mouvement islamiste requérant l'anonymat.
«Nous sommes en contact (avec les médiateurs) en ce moment même. Je ne peux pas fournir plus de détails. Nous travaillons à tous les ramener», a de son côté déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une rencontre jeudi à Tel-Aviv avec des familles d'otages.
Présentée comme la femme la plus âgée retenue en otage dans la bande de Gaza, l'Israélo-Américaine Judith Weinstein Haggai, 70 ans, a été annoncée morte jeudi par son kibboutz, Nir Oz, situé juste à la lisière du territoire. Cette mère de quatre enfants, grand-mère de sept petits-enfants et enseignante d'anglais pour enfants à besoins éducatifs particuliers, selon son kibboutz, avait grandi à Toronto et possédait aussi la citoyenneté canadienne. Plus tôt cette semaine, son kibboutz avait annoncé la mort de son mari Gadi Haggai, 73 ans, également otage à Gaza où se trouveraient toujours les dépouilles.
Le conflit à Gaza ravive par ailleurs les tensions à travers le Moyen-Orient, notamment à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où l'état-major israélien a évoqué une possible «expansion des combats»
L'armée israélienne a fait état de nombreux tirs depuis le sud du Liban vers le nord d'Israël, où des sirènes d'alerte ont retenti à plusieurs reprises dans l'après-midi de jeudi, et annoncé des frappes sur des «positions» du Hezbollah.
Tard jeudi soir, le ministère syrien de la Défense évoqué des frappes israéliennes près de Damas et dans le sud du pays. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, les frappes ont notamment visé les environs de l'aéroport de Damas et ce, 24 heures après la reprise des vols suspendus depuis une attaque israélienne fin novembre. Israël a multiplié les frappes en Syrie ces dernières années, y ciblant les forces soutenues par l'Iran. Ce pays a menacé Israël «d'actions directes» après la mort lundi, dans un tir de missile en Syrie qu'il impute à Israël, de Razi Moussavi, un général des Gardiens de la Révolution.
Autre front de ce conflit en expansion : le Yémen, d'où les rebelles Houthis, alliés de Téhéran, multiplient les tirs vers la Mer Rouge pour freiner le trafic maritime international en «soutien» à Gaza.
La marine américaine a dit avoir abattu jeudi soir en mer Rouge un drone et un missile anti-navire tirés par les Houthis, indiquant qu'il s'agissait de la «22e tentative d'attaque» du genre par ces rebelles yéménites depuis la mi-octobre.
Michel Zerbib
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