L’armée israélienne a admis auprès de la chaîne américaine CNN avoir déterré et évacué vers Israël 21 corps à des fins d’identification. Une démarche inhabituelle pour Jerusalem devant la tragédie du 7 octobre.
Tsahal a reconnu jeudi 18 janvier auprès de journalistes de la chaîne américaine CNN avoir exhumé plus tôt dans la semaine une vingtaine de corps d'un cimetière de Khan Younes, dans le sud de Gaza, et les avoir évacués vers Israël. Tsahal affirme avoir agi ainsi afin d'identifier ce qu'elle pense pouvoir être les restes d'otages enlevés par le Hamas lors des attaques terroristes du 7 octobre.
CNN déclare que les images du cimetière montrent une zone rasée au bulldozer, avec des tombes endommagées et détruites, et des restes humains exposés après l'intervention de l'armée israélienne
«Le processus d'identification des otages, mené ailleurs dans un lieu sûr, garantit des conditions professionnelles optimales et le respect des défunts», a justifié auprès de la chaîne un porte-parole de Tsahal, ajoutant que les corps qui ne sont pas ceux des otages seront «restitués avec dignité et respect.»
C'est la première fois que Tsahal admet pratiquer de telles exhumations. Selon le droit international, une attaque intentionnelle contre un cimetière est susceptible de constituer un crime de guerre s’il ne s’agit pas d’un objectif militaire.
L’armée israélienne a assuré à CNN mener «des opérations précises de sauvetage des otages dans les endroits spécifiques où leurs informations indiquent que les corps pourraient se trouver»
L'armée israélienne avait déjà été montrée du doigt après le saccage début janvier d'un autre cimetière de Gaza, dans le quartier d'al-Tuffah. Sur place, le Hamas avait accusé dans un communiqué l'armée israélienne d'avoir «détruit 1.100 tombes» et «dérobé 150 corps de martyrs récemment enterrés». Interrogée par l'AFP, Tsahal avait déclaré vérifier ces allégations, sans plus de commentaire.
Le New York Times estimait récemment dans un article que les forces israéliennes avaient endommagé ou détruit six cimetières dans le nord de la bande de Gaza au cours des dernières semaines. Là encore l’armée israélienne avait décliné les questions du quotidien new-yorkais.
Michel Zerbib
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.