Le gouvernement israélien reprend la main dans le dossier du coronavirus. Les députés ont accordé mercredi soir, en 2e et 3e lecture, des pouvoirs spéciaux au cabinet pour lutter contre l’épidémie. "La grande loi du coronavirus", effective au moins jusqu’en juin prochain, permettra à l'exécutif de "décréter l’état d’urgence (...), de promulguer des règlements" et de "mettre en place des restrictions dans l’espace public et privé".
Cette législation, soutenue par 48 députés contre 35 "nons", devrait considérablement limiter le champ d’action de la commission parlementaire du coronavirus. Présidée par la députée Likoud Yifat Shasha Bitton, elle avait marqué ces dernières semaines son indépendance en revenant sur plusieurs limitations annoncées par Benyamin Netanyahou, notamment concernant la fermeture des restaurants. Faisant l'objet d'un décret de fermeture décidé par le gouvernement et applicable dès mardi dernier à 5 heures du matin (sauf pour le service livraison), les établissements de bouche avaient finalement pu rouvrir leurs portes dans l'après-midi après un vote contraire de la commission.
La Knesset n’aura désormais plus que 24 heures pour invalider les mesures du gouvernement et ce exclusivement avant leur mise en oeuvre et non après, comme le prévoyaient initialement le texte.
L’opposition est depuis vent debout. Emmenée par Yair Lapid, elle dénonce l’atteinte faite à la Knesset. "La confiance du public dans ce gouvernement est brisée", cingle le chef de Yesh Atid. Le leader du Meretz, Nitzan Horowitz, évoque pour sa part une loi "draconienne et dangereuse".
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