L'écrivain promu parrain du Printemps des poètes regrette le manque de nuance de la pétition signée par 1200 personnalités qui s’opposent à sa nomination. La nomination de Sylvain Tesson en tant que parrain du Printemps des poètes a fait grand bruit. Dans une tribune, plus de 1200 personnalités de la culture se sont opposées à sa nomination.
Selon les auteurs de ce texte, Sylvain Tesson représenterait une «icône réactionnaire» et une «figure de proue de l'extrême droite littéraire»
L’écrivain voyageur était ce 28 janvier dans «20h30 le dimanche». Laurent Delahousse lui a offert un droit de réponse. «Quel est mon crime et qui sont mes juges ?»,a interrogé Sylvain Tesson, ce soir sur France 2. Au qualificatif d’«icône réactionnaire», il regrette le manque de nuance et égratigne au passage les signataires : «La langue française offre un tel vivier de mots, ce sont des poètes, je pensais qu’ils useraient de cet extraordinaire magasin de vocabulaire à leur disposition». «Je veux bien avouer que je suis, puisqu’on en est au passage aux aveux, que j’aime ce qui demeure plutôt que ce qui s’écroule. Je préfère admirer que de me révolter. Je veux bien être rétrograde, même un ringard. On peut dire que je suis une vieille locomotive plutôt qu’une Formule 1."
"Mais ils ont trouvé un mot qui est le mot du conformisme absolu et qui clôt le débat, c’est extrême droite», poursuit Sylvain Tesson
L’auteur poursuit sa défense en invoquant son art. La poésie est le lieu «où tout est permis, où les choses se contredisent, se rencontrent. Ça s’appelle la liberté. Dans ma bibliothèque il y a Aragon, mais il y a Celine, il y a Jean-Paul Sartre, mais il y a Paul Claudel», explique-t-il avant d’ajouter : «Si on n’est pas capable d'accepter que toute bibliothèque peut se contredire elle-même, alors on fait une pétition contre sa bibliothèque».
« Précisément, la poésie et la littérature, c'est ce que je croyais moi, pauvre naïf, être l'endroit où tout est permis, où tout est possible, où tout se contredit, se télescope, c'est la liberté », a poursuivi l'écrivain, soutenu par plusieurs membres du gouvernement, dont la ministre de la Culture Rachida Dati
Pour Sylvain Tesson, la controverse qu'il suscite n'est rien d'autre que « symptomatique d'une incapacité à accepter que des choses puissent être autre chose que soi-même », a-t-il conclu sur le plateau de France 2. Le 16 novembre 2023 l’écrivain géographe et aventurier avait écrit dans le Point un formidable éloge d’Israel et des Juifs intitulé « PORTER HAUT L’ÉTOILE » On pouvait y lire notamment :
« Bref Israel n’est pas réductible à un ruban de terre bonifiée par l’effort sioniste entre la Méditerranée et le Jourdain ; c’est l’ Aleph qui scintille au coeur des occidentaux, l’incommensurable et magnifiquement disproportionnée( au regard de ses effectifs)contribution du peuple Juif à l’aventure humaine. En face , le Hamas , hydre de la haine et de la certitude . »
De là à penser qu’il y a un rapport avec la levée de boucliers de ces poètes obscurs qui ont qualifié Tesson d’homme d’extrême droite… Il faut lire et relire cet écrivain remarquable qui a défendu Israel depuis le 7 octobre.
Michel Zerbib
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