Un citoyen iranien et deux Canadiens ont été inculpés aux Etats-Unis pour projet d’assassinat de deux dissidents iraniens, a indiqué lundi le ministère américain de la Justice.
Cette annonce coïncide avec celle de sanctions américano-britanniques contre un réseau dirigé par ce ressortissant iranien, accusé d’implication dans « la campagne de répression transnationale de l’Iran pour faire taire et intimider ses dissidents », notamment « par des assassinats et des enlèvements sur plusieurs continents », selon le département américain du Trésor.
Les Etats-Unis affirment régulièrement s’opposer à tout acte sur leur territoire de « répression transnationale », phénomène de projection par les régimes autoritaires de leur contrôle sur leurs citoyens hors de leurs frontières.
Naji Ibrahim Sharifi-Zindashti, résidant en Iran et décrit par le Trésor américain comme un narcotrafiquant, est poursuivi pour avoir commandité l’assassinat de deux Iraniens non identifiés ayant fui leur pays et installés dans le Maryland, près de Washington, selon l’acte d’accusation émis en décembre 2023 et rendu public lundi.
Il s’était entendu via des échanges sur messagerie cryptée avec deux citoyens canadiens entre décembre 2020 et mars 2021 pour qu’ils se chargent, moyennant 370 000 dollars, de recruter des tueurs à gages sur place, selon la même source.
Les trois hommes sont poursuivis pour projet de meurtre, et l’un des deux Canadiens pour deux chefs de détention illégale d’arme, précise le ministère de la Justice, sans révéler pourquoi ce projet n’a pas abouti.
Naji Ibrahim Sharifi-Zindashti se trouve en Iran et les deux prévenus canadiens sont incarcérés dans leur pays pour d’autres faits, selon les autorités américaines.
Ce réseau « agit pour le compte du ministère iranien du Renseignement », affirme le Trésor américain.
« Le réseau de M. Zindashti a été associé à des assassinats dans plusieurs pays », notamment au Canada, en Turquie et aux Emirats arabes unis, ajoute-t-il, citant les cas d’opposants iraniens ou d’un transfuge, assassinés ou enlevés puis condamnés et exécutés en Iran après des aveux forcés.
Cinq personnes sont directement visées par ce train de sanctions, au premier rang desquelles Naji Ibrahim Sharifi-Zindashti. Les autres personnes sanctionnées sont des membres de sa famille ainsi qu’un responsable du ministère iranien du Renseignement, qui serait en charge de la supervision des opérations, a assuré Washington.
« Les Etats-Unis et leurs alliés et partenaires internationaux, dont le Royaume-Uni, continueront à lutter contre la répression transnationale du régime iranien et utiliseront tous les outils disponibles pour combattre cette menace, en particulier sur le sol américain », a déclaré le sous-secrétaire américain au Trésor en charge du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson.
Gabriel Attal
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