Le président américain a promis qu’il riposterait à la mort de trois de ses soldats tués en Jordanie par une milice pro-iranienne. Mais il ne veut pas entrer en guerre.
C’est le scénario cauchemar pour Joe Biden. Pour la première fois depuis les massacres du Hamas du 7 octobre en Israël, des soldats américains ont perdu la vie dans le sillage de l'opération militaire israélienne à Gaza, plaçant le président démocrate, qui n'a jamais été un va-t-en guerre, face à un cruel dilemme : riposter militairement, au risque de plonger son pays dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient, ou faire preuve de retenue, et entamer encore davantage la dissuasion américaine dans la région, ce qui lui coûterait beaucoup de crédit politique intérieur en cette année électorale.
Dans un communiqué de la Maison-Blanche dimanche 28 janvier, Joe Biden a annoncé qu'une frappe de drone avait visé la nuit précédente des forces américaines stationnées dans la « Tour 22 », une base logistique américaine de 350 militaires située dans le nord-est de la Jordanie, coûtant la vie à 3 soldats et faisant plus de 40 blessés. « Nous savons que cela a été perpétré par des groupes militants soutenus par l'Iran opérant en Syrie et en Irak », a pointé le président américain, en référence aux milices chiites qui opèrent à cheval entre les deux pays pour le compte de la République islamique.
« Résistance islamique en Irak »
Ces groupes paramilitaires irakiens, financés et armés par Téhéran depuis le renversement de Saddam Hussein en 2003, s'étaient pourtant retrouvés dans le même camp que les Américains pour la lutte contre Daech d'août 2014 jusqu'à la chute de Mossoul en 2017. Encouragés par une République islamique d'Iran à couteaux tirés avec les États-Unis depuis que ces derniers se sont unilatéralement retirés de l'accord sur le nucléaire iranien en mai 2018, ils harcèlent, depuis, les quelque 2 500 soldats américains en Irak et les 900 engagés en Syrie pour les pousser à quitter la région.
Rassemblées sous la bannière de la « Résistance islamique en Irak », quatre des formations les plus violentes – les Brigades du Hezbollah, les mouvements Al-Noujaba, Asaib Ahl al-Haq et Kataib Sayyid al-Shuhada – ont accentué leurs attaques antiaméricaines au lendemain des premières frappes israéliennes sur Gaza, au nom de la solidarité avec les habitants de l'enclave palestinienne
L’«Axe de la résistance » désigne l'alliance politico-militaire composée de l'Iran et de ses alliés régionaux (milices chiites en Irak et en Syrie, régime syrien, Hezbollah au Liban et rebelles houthis au Yémen) et opposée aux États-Unis et à Israël. Les américains vont ils pouvoir rester longtemps muets ?
Michel Zerbib
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