Âgé de 36 ans, Alexis Issaurat était recherché par les autorités françaises qui peinaient à le rapatrier dans l'Hexagone malgré un feu vert de longue date des autorités bosniennes. Un suprémaciste niçois, Alexis Issaurat, extradé lundi de Bosnie-Herzégovine vers Paris, a été mis en examen le jour même dans quatre dossiers distincts et écroué, a indiqué mardi le parquet de Paris. Âgé de 36 ans, il était recherché par les autorités françaises qui ont eu du mal à le rapatrier dans l'Hexagone malgré l’accord des autorités bosniennes.
Lundi soir, l’extremiste a été mis en examen concernant les quatre dossiers pour lesquels il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt et placé en détention provisoire pour deux d'entre eux, selon le ministère public. La première affaire concerne des propos antisémites au préjudice d’un homme prétendument impliqué dans le site internet «Balance ton antisémite» ; la deuxième des propos sur Telegram appelant notamment à la «guerre raciale» visés par une plainte de l'association SOS Racisme ; la troisième des menaces proférées à l'encontre de l'ancien procureur de Nice, désormais procureur général de Nîmes, Xavier Bonhomme ; la quatrième pour des menaces de mort au préjudice d'une tiktokeuse remontant à 2021.
Alexis Issaurat a donc été mis en examen pour de nombreuses infractions, parmi lesquelles apologie publique de crime contre l'humanité, menaces de mort aggravées, provocation publique non suivie d'effet à commettre une atteinte volontaire à la vie, injure publique aggravée, etc
D'après le parquet, M. Issaurat est suspecté d'avoir ciblé le procureur de Nice car celui-ci avait diligenté plusieurs procédures et «notamment une instruction ayant donné lieu à l'émission d'un mandat d'arrêt à son encontre pour participation à une organisation criminelle, détention d'arme, incitation à la haine». Alexis Issaurat «avait alors posté des vidéos sur YouTube expliquant qu'il allait commettre un meurtre de masse sur le territoire français courant 2019-2020», a encore détaillé le parquet.
En 2022, il déclarait à l'AFP avoir combattu en Ukraine au sein du bataillon Azov, qui a attiré de nombreux militants de l'extrême droite française, «pendant sept, huit mois» en 2014-2015. «Je suis nationaliste, identitaire, pro-Blancs et Européens, donc j'agis par solidarité avec les nationalistes ukrainiens contre le bolchévisme, pour la défense de l'Europe et de l'Occident», expliquait à l'AFP cet homme déjà condamné à plusieurs reprises en France pour violences, détention, trafic et usage d'armes.
Michel Zerbib
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