Glorifiant à la fois Hitler et Ben Laden, justifiant les attentats de Charlie Hebdo et de Samuel Paty, l’intéressé a regretté qu’en France, «on ne puisse pas dire ce genre de choses».
Dani M. reconnaît les faits qui lui sont reprochés. «Oui», il comprend que ce sont des faits graves. Puis ajoute: «parce qu’ici on ne peut pas dire ce genre de choses.»
Ces «choses», il les a prononcées trois jours avant l’assassinat de Dominique Bernard. Au Centre d’accueil pour jeunes d’Arras où il a rendez-vous pour son orientation, il déclare à son éducatrice qu’il aspire à «faire le djihad» afin de «tuer tous les juifs, hommes, femmes et enfants», s’appuyant sur une vidéo de soldats algériens appelant à la mort de juifs. Alors qu’elle tente de le raisonner, lui embrasse une photo de Ben Laden sur son portable puis justifie les attentats contre Charlie Hebdo et Samuel Paty. «C’est normal qu’ils se fassent attaquer. Ça ne me choque pas. C’est mérité quand on insulte le prophète. Je ne suis pas triste pour eux», a-t-il confirmé sans rougir au président.
Plus inquiétant encore, l’éducatrice affirme qu'il l'aurait suivi jusqu'à sa voiture puis aurait mimé sur elle un geste d'égorgement. «J'expliquais comment on égorge un mouton», feint-il de croire trois mois plus tard. Au lendemain de la mort de l’enseignant, il est interpellé par la BRI de Lille. En garde à vue, il maintient ses propos, expliquant vouloir une «pratique violente de l'islam».
L’analyse de sa téléphonie met au jour une vidéo où il profère de nouveau des menaces de mort à l’égard des juifs: «Messages pour les juifs: je vais tous vous décapiter. Vive Ben Laden, Vive Hitler, Vive Saddam Hussein »
Des recherches sur Daech, al-Qaida et des pistolets 9 mm sont exhumées de son historique internet. S’agirait-il de recherches en amont d’un passage à l’acte? «Je ne peux pas faire ça à ma mère».
Né de parents algériens, Dani M., de nationalité française, a résidé en Algérie de 2007 à 2017. Sa famille a été contrainte de revenir en France pour soigner sa sœur qui avait des problèmes de santé. Dans son quartier réside Mohammed Mogouchkov, ce Tchétchène de 20 ans qui a ciblé le professeur de lettres pour s'attaquer au symbole de «l'amour, l'attachement du système en général de la République, de la démocratie, des droits de l'homme».
MZ
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