Huit hommes ont été placés en garde à vue ce mardi à Lyon, dans le cadre de l'enquête sur une violente attaque menée en novembre par des militants d'ultradroite contre une conférence consacrée à Gaza dans le Vieux Lyon, selon des sources policières. Les huit suspects ont été arrêtés à la demande d'un juge d'instruction par des agents de la police judiciaire et de l'antiterrorisme, selon une des sources. Leur garde à vue pourrait par conséquent durer 96 heures.
Le président de l’Université Jean Moulin Lyon 3 évoque une « vague d’intyerpellation intervenue hier parmi les mouvements identitaires
Eric Carpano rappelle par ailleurs la condamnation, ce mardi également, de deux individus, dont l’ancien leader de La Cocarde à Lyon, Sinisha M., étudiant à Lyon 3, pour une agression raciste à coups de couteau à la sortie d’un bar la semaine dernière. Et demande «la dissolution de tous les groupements d'ultradroite qui menacent gravement l'ordre républicain et la sécurité publique dans les universités».
Le soir du 11 novembre, des dizaines de personnes vêtues de noir, le visage en partie masqué avaient tenté d'enfoncer la porte d'un local du Vieux Lyon à coups de mortiers d'artifice et de barres de fer, selon plusieurs témoins. À l’intérieur, une centaine de personnes suivaient une conférence d'un médecin ayant travaillé à Gaza, organisée par le Collectif Palestine 69.
L'attaque avait fait sept blessés, dont trois transférés à l'hôpital. Elle avait été revendiquée sur une boucle Telegram d'ultradroite identitaire et néonazie par le «Guignol Squad», groupe informel coutumier des actions violentes à Lyon.
Un homme proche «de la mouvance ultradroite» avait été interpellé le soir même à proximité des lieux, en possession d'une batte de baseball, d'un poing américain et d'un protège-dents, selon le parquet. Il a été mis en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte notamment pour violences aggravées et dégradations en réunion.
Cette action avait relancé les appels à dissoudre les groupuscules d’ultradroite actifs à Lyon, dont Les Remparts, bâti sur les cendres de Génération identitaire, un collectif dissous en 2021. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait assuré à l'époque que «d'importants moyens (étaient) mobilisés pour interpeller les auteurs» de ce coup de force. «Nous en tirerons les conséquences pour les structures incriminées», avait-il encore écrit sur X.
Depuis 2021, l'université «a engagé à de multiples reprises des poursuites disciplinaires contre des étudiants issus de ces mouvements parfois accompagnées d'arrêtés d'interdiction d'accès aux locaux, avec plusieurs signalements au procureur de la République et des alertes à la police pour des faits d'intrusion, ou des accusations d'intimidation et de menaces de violence, poursuit-il. L’université ne pet lutter seule contre de telles dérives et l’Etat doit prendre ses responsabilités.
MZ
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