Le journal révèle lui-même que Philippe Grumbach a travaillé pour les services secrets russes de 1946 à 1981 et a fourni des informations sur les hommes politiques de l’époque.
« Brok ». C'était son nom de scène, ou plutôt son nom d'espion. La face cachée de Philippe Grumbach. Incroyable histoire
Dans une enquête parue mardi 13 février, L'Express révèle que son ancien rédacteur en chef (1956-1960), un temps directeur de la rédaction (1975-1978), a été pendant trente-cinq ans un espion du KGB, les services de renseignements soviétiques. Une information confirmée par son entourage.
Ce sont les documents laissés par Vassili Mitrokhine, un ancien archiviste du KGB, qui ont permis ces révélations. En 1946, alors âgé de 22 ans, Philippe Grumbach est recruté par les Soviétiques. Selon ces rapports, il a été chargé par le Kremlin de missions de renseignements, d'informations et d'actions, y compris des manœuvres de déstabilisation politique. Il aurait touché plusieurs centaines de milliers d'euros contre des informations concernant François Mitterrand ou encore Jacques Chirac.
« On découvre le nom de Philippe Grumbach dans ces archives, lui qui n'a jamais été soupçonné par quiconque. Il est cité comme l'un des plus grands espions soviétiques à la fin du XXe siècle »
C’est ce qu’a expliqué Étienne Girard, actuel rédacteur en chef de L'Express et signataire de l'enquête. Il souligne en outre que l'intéressé était « l'un des espions les plus appréciés » de Moscou.
Un proche des présidents et « l’une des figures les plus marquantes et les plus respectées de la presse française »
Tour à tour journaliste à l'Agence France-Presse, Libération, L'Express, au satyrique Crapouillot ou au Figaro, Philippe Grumbach était un proche des grands hommes politiques de son temps : Pierre Mendès France, François Mitterrand ou Valéry Giscard d'Estaing, entre autres. À son décès, en 2003, le ministre de la Culture de l'époque, Jean-Jacques Aillagon, l'avait qualifié de « l'une des figures les plus marquantes et les plus respectées de la presse française ».
Philippe Grumbach a été démasqué en 1995, mais jamais inquiété. Sa mort a vu s'envoler avec lui trente-cinq années de secrets qui résonnent aujourd'hui, plus de vingt ans après sa mort.
Romanesque et spectaculaire ,cette histoire peut être lue dans l’Express cette semaine.
MZ
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