Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a qualifié dimanche soir le départ du leader du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, de « très grande opportunité », arguant que ces derniers mois, le parti centriste de l’ancien ministre du cabinet de guerre avait « mis des bâtons dans les roues de la machine de guerre ».
Gantz était, avec le ministre de la Défense Yoav Gallant et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’un des trois membres votants du cabinet de guerre chargé de prendre les décisions.
S’adressant aux journalistes avant la réunion hebdomadaire de son parti d’extrême droite Otzma Yehudit à la Knesset, Ben Gvir a assuré que « la solution est vraiment que nous entrions dans ce cabinet [de guerre] et que nous soyons capables d’avoir encore plus d’influence ».
« Le peuple d’Israël veut la victoire dans le sud, le peuple d’Israël veut la victoire dans le nord, le peuple d’Israël veut arrêter la politique du carburant et de l’aide humanitaire, dont la majeure partie va en fin de compte au [groupe terroriste palestinien du] Hamas. Ce n’est pas ainsi que se comporte un pays qui veut gagner », a poursuivi le ministre de la Sécurité nationale.
Interrogé sur sa demande d’un siège au sein du cabinet de guerre, Ben Gvir a déclaré avec un sourire en coin qu’il « ne parlait pas au Premier ministre avec des menaces, mais je suppose qu’il comprendra mes propos ».
« Je l’exige tout le temps », a-t-il ajouté.
Lorsque HaMahane HaMamlahti a rejoint le gouvernement, Ben Gvir avait exigé qu’un représentant de son parti fasse partie du cabinet de guerre nouvellement formé. Sa demande avait été rejetée.
Avant la démission de Gantz annoncée dimanche, Ben Gvir avait déclaré qu’il exigerait d’avoir plus de poids dans les décisions du gouvernement, notamment au sein du cabinet de guerre.
Interrogé sur un incident survenu la veille, au cours duquel il avait repoussé le cousin d’une otage détenue à Gaza qui cherchait des réponses en le traitant de « gauchiste », Ben Gvir a refusé de commenter les détails de cet incident, déclarant que, bien qu’il apprécie les familles des otages, « il ne peut y avoir une situation où, encore et encore, au nom des familles, des choses sont dites qui conduisent à un danger pour l’État d’Israël ».
« Si nous n’arrêtons pas l’approvisionnement en carburant [de Gaza], cela met en danger l’État d’Israël », a-t-il déclaré.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a critiqué le chef du parti HaMahane HaMamlahti, dans le cadre de la sortie de son parti de la coalition dimanche soir. Il a qualifié ce départ « d’acte le moins digne d’un homme d’État » et l’a accusé, ainsi que ses alliés Gadi Eisenkot et Chili Tropper, de placer « des considérations personnelles et politiques au-dessus de la considération nationale ».
S’adressant aux journalistes lors de la réunion hebdomadaire de son parti, HaTzionout HaDatit, à la Knesset, Smotrich a déclaré que la responsabilité du 7 octobre et des erreurs commises pendant la guerre incombait également aux anciens chefs d’état-major de l’armée israélienne, Gantz et Eisenkot, « qui ont occupé les postes les plus élevés de l’establishment de la sécurité au cours de la dernière décennie et qui ont été associés au cabinet de guerre et à toutes les décisions qui y ont été prises ».
La sortie de Gantz serait due au fait que la droite a bloqué son projet « d’établir un État palestinien au cœur du pays qui constituerait un danger existentiel pour l’État d’Israël », a poursuivi Smotrich.
« Même s’ils le blanchissent et l’appellent de toutes sortes de noms [comme] le jour d’après, une initiative politique ou une solution régionale, il est impossible de cacher la vérité que les mesures que Gantz préconise sont l’établissement d’un monstre terroriste » adjacent à Israël.
« Nous avons réussi à contrecarrer la demande de Gantz concernant la création d’un État palestinien au sein du gouvernement, et j’agis maintenant sur le terrain pour contrecarrer la création d’un État palestinien », a affirmé Smotrich, ajoutant que si la communauté internationale « peut annoncer jour et nuit qu’elle reconnaît un État palestinien, nous établirons les faits sur le terrain et garantirons qu’un État palestinien ne sera jamais créé ».
« J’espère et je crois que le départ de Gantz et d’Eisenkot nous permettra d’agir de manière beaucoup plus décisive et déterminée contre l’Autorité palestinienne, qui est à l’origine de la campagne de persécution devant la Cour internationale de justice de La Haye », a-t-il déclaré.
Gabriel Attal
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