Selon plusieurs responsables au Moyen-Orient et aux États-Unis, l'offensive israélienne de neuf mois en réponse à l'attaque du Hamas du 7 octobre a probablement incité le Hamas à assouplir ses exigences dans les négociations de cessez-le-feu, a rapporté l'Associated Press (AP).
Le Hamas a semblé renoncer à son insistance de longue date à ce qu'Israël s'engage à mettre fin à la guerre dans le cadre d'un éventuel accord de cessez-le-feu. Ce changement inattendu a suscité un regain d'optimisme quant à l'évolution des négociations menées sous médiation internationale.
Des communications internes récentes consultées par AP révèlent des messages signés par plusieurs hauts responsables du Hamas à Gaza exhortant la direction politique de l'organisation au Qatar, où est basé le chef suprême du Hamas, Ismail Haniyeh, à accepter la proposition de cessez-le-feu présentée par le président américain Joe Biden.
Ces messages, partagés par un responsable du Moyen-Orient, s'exprimant sous couvert d'anonymat, détaillent les lourdes pertes du Hamas et les conditions désastreuses à Gaza, expliquant potentiellement leur position adoucie dans les pourparlers de cessez-le-feu.
Le responsable des services de renseignement a montré à l'AP une transcription des communications en arabe de mai et juin, mais a refusé de partager des détails spécifiques sur la manière dont les informations ont été obtenues ou sur la forme brute des communications.
Même si l'on ne sait pas si cette pression interne a influencé la flexibilité du Hamas, les messages suggèrent des divisions au sein du groupe et une volonté de ses principaux membres de parvenir rapidement à un accord. Et ce, malgré la réticence potentielle de Yahya Sinwar, le plus haut responsable du Hamas à Gaza, qui se cache depuis le début de la guerre et qui se serait abrité dans un tunnel souterrain.
Deux responsables américains, s'exprimant également sous couvert d'anonymat, ont déclaré que les Américains étaient conscients des divisions internes au sein du Hamas. Ils ont suggéré que ces divisions, les destructions à Gaza ou la pression exercée par les médiateurs égyptiens et qataris pourraient avoir contribué à l'assouplissement des exigences du Hamas en faveur d'un accord.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche que la pression militaire, notamment l'offensive en cours depuis deux mois dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, « est ce qui a conduit le Hamas à entamer des négociations ».
Le porte-parole du Hamas, Jihad Taha, a rejeté les suggestions de divisions au sein du groupe, affirmant que « la position du mouvement est unifiée et cristallisée à travers le cadre organisationnel de la direction ».
Gabriel Attal
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