Avant le départ de l'équipe de négociation israélienne pour de nouvelles négociations sur l'accord sur les otages au Caire et à Doha plus tard cette semaine, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a présenté dimanche soir une liste de ce qu'il a qualifié de demandes israéliennes non négociables, y compris une garantie qu'Israël pourrait reprendre les combats, qui devrait être respectée dans tout accord de libération d'otages et de cessez-le-feu avec le Hamas.
La déclaration de Netanyahou, à une étape cruciale avant la reprise des négociations, a suscité la colère, tant en Israël que parmi les médiateurs, certains l'accusant de tenter de saboter des progrès durement acquis.
La reprise des négociations en Egypte et au Qatar intervient après que le groupe terroriste Hamas a déclaré samedi qu'il était prêt à discuter d'un accord sur la libération des otages et la fin de la guerre à Gaza sans engagement préalable d'Israël à un « cessez-le-feu complet et permanent ». Cette déclaration constitue un changement de position par rapport à toutes les négociations précédentes depuis novembre.
Le changement de position du Hamas concernant la proposition soutenue par les États-Unis pour une trêve progressive et un échange d'otages à Gaza pourrait potentiellement ouvrir la voie à la première pause dans les combats depuis novembre, bien que toutes les parties aient averti qu'un accord n'était toujours pas garanti.
La liste de quatre exigences présentée dimanche par le bureau du Premier ministre stipule, premièrement, que tout accord potentiel doit « permettre à Israël de revenir et de combattre jusqu'à ce que tous les objectifs de la guerre soient atteints ».
En outre, précise le communiqué, il faut s’assurer que l’accord ne permettra pas la contrebande d’armes depuis l’Égypte vers Gaza, ni « le retour de milliers de terroristes armés au nord de la bande de Gaza ».
Enfin, le communiqué ajoute : « Israël maximisera le nombre de personnes enlevées vivantes qui seront libérées de la captivité du Hamas. »
« Le plan qui a été accepté par Israël et qui a été salué par le président Biden permettra à Israël de ramener les otages sans porter atteinte aux autres objectifs de la guerre », indique également le communiqué.
Reconnaissant que le Hamas a renoncé à sa demande d'un engagement israélien préalable à mettre fin à la guerre et à son retour à la table des négociations, le communiqué attribue ce changement à « la position ferme du Premier ministre contre les tentatives visant à arrêter l'opération terrestre de Tsahal à Rafah ».
S'adressant à l'AFP dimanche, un haut responsable du Hamas, sous couvert d'anonymat, a confirmé que le groupe terroriste ne cherchait plus à obtenir un engagement préalable en faveur d'un cessez-le-feu complet, et a expliqué que « cette étape a été contournée, car les médiateurs ont promis que tant que les [négociations sur les otages se poursuivraient, le cessez-le-feu se poursuivrait] ».
Vendredi, l'agence de presse Walla a rapporté que le chef du Mossad, David Barnea, négociateur en chef d'Israël, qui avait fait un bref voyage à Doha ce jour-là pour des entretiens avec les médiateurs qataris, avait rejeté la demande d'un engagement écrit des médiateurs sur le sujet, bien qu'Axios ait rapporté par la suite que Washington travaillait à une solution au désaccord.
Israël a déclaré qu'il y avait encore des « lacunes » dans la réponse du Hamas à l'accord proposé - dont le bureau de Netanyahu semble avoir rendu publics les détails dans sa déclaration - mais toutes les parties devraient intensifier leurs efforts de négociation dans les prochains jours.
Gabriel Attal
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