Les négociateurs israéliens et égyptiens pour un cessez-le-feu sont en pourparlers sur un système de surveillance électronique le long de la frontière entre Gaza et l'Egypte et sur un retrait israélien de la zone si un cessez-le-feu est convenu, selon deux sources égyptiennes et une troisième source proche du dossier.
La question de savoir si les forces israéliennes resteront à la frontière est l'un des problèmes qui bloquent un éventuel cessez-le-feu et un accord sur les otages, car le groupe terroriste palestinien Hamas et l'Égypte, médiateur dans les négociations, s'opposent à ce qu'Israël maintienne ses forces à cet endroit.
Israël craint que si ses troupes quittent la zone frontalière, connue sous le nom de corridor de Philadelphie, la branche armée du Hamas pourrait faire passer en contrebande des armes et des fournitures d'Egypte vers Gaza via des tunnels qui lui permettraient de se réarmer et de menacer à nouveau le pays, comme elle l'a fait pendant des années avant de lancer l'attaque du 7 octobre.
Un système de surveillance, si les parties aux négociations s’entendent sur les détails, pourrait donc faciliter la conclusion d’un accord sur un cessez-le-feu – même si de nombreux autres obstacles subsistent.
Des discussions autour d'un système de surveillance à la frontière ont déjà été rapportées, mais la source affirme pour la première fois qu'Israël s'engage dans ces discussions dans le cadre du cycle actuel de négociations, en vue de retirer ses forces de la zone frontalière.
La source proche du dossier, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a déclaré que les discussions portaient « essentiellement sur des capteurs qui seraient construits du côté égyptien du corridor de Philadelphie ».
« L’idée est évidemment de détecter les tunnels, de détecter tout autre moyen par lequel ils essaieraient de faire passer des armes ou des personnes à Gaza. Évidemment, ce serait un élément important dans un accord de prise d’otages. »
Interrogée sur l’importance de cette situation pour un accord de cessez-le-feu, dans la mesure où cela signifierait que les soldats israéliens n’auraient pas à se trouver dans le corridor de Philadelphie, la source répond : « C’est exact. »
Les deux sources de sécurité égyptiennes, s'exprimant également sous couvert d'anonymat, affirment que les négociateurs israéliens ont parlé d'un système de surveillance de haute technologie.
L'Egypte n'est pas opposée à une telle mesure, si elle est soutenue et financée par les Etats-Unis, selon les deux sources égyptiennes. Elles affirment cependant que l'Egypte n'accepterait rien qui modifierait les dispositions frontalières entre Israël et l'Egypte prévues dans le traité de paix entre les deux pays.
Gabriel Attal
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