Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré lundi à deux hauts responsables israéliens que le nombre de victimes civiles dans les bombardements israéliens de la bande de Gaza était « inacceptablement élevé », a déclaré son porte-parole.
L'armée israélienne a lancé plusieurs attaques meurtrières ces derniers jours, notamment à proximité d'un camp de réfugiés et de plusieurs écoles gérées par l'ONU où, selon le Hamas, des civils se sont réfugiés. Israël affirme que le Hamas intègre ses combattants au sein de la population civile et utilise des zones résidentielles ainsi que des installations de l'ONU comme bases pour lancer des attaques ou stocker des armes et du matériel militaire.
Blinken a reçu deux responsables israéliens influents – le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer et le conseiller à la sécurité nationale Tzachi Hanegbi – « pour exprimer notre grave préoccupation face aux récentes victimes civiles à Gaza ».
Le nombre de victimes « reste inacceptable. Nous continuons de voir beaucoup trop de civils tués dans ce conflit », a déclaré à la presse le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
Samedi, Israël a frappé le camp d'Al-Mawasi, près de Khan Younis, en affirmant avoir ciblé deux hauts responsables du Hamas : le chef de la branche militaire du Hamas, Muhammad Deif, et son proche collaborateur Rafa'a Salameh, commandant de la brigade de Khan Younis. La mort de Salameh a été confirmée, tandis que le sort de Deif reste inconnu. Les deux hauts responsables du Hamas ont été pris pour cible alors qu'ils se trouvaient dans un bâtiment bas d'un complexe du Hamas clôturé, selon l'armée israélienne.
Le Hamas, sans faire de distinction entre civils et combattants, a déclaré que les frappes avaient tué plus de 90 personnes. Des sources militaires ont indiqué que des dizaines d'hommes armés du Hamas se trouvaient dans la zone ciblée. Des photos ont montré que les victimes incluaient des enfants.
Les deux responsables israéliens ont déclaré à Blinken qu'ils n'avaient « pas encore de certitude » sur le sort de Deif, selon Miller.
Un responsable du Hamas a déclaré dimanche que Deif était « en bonne santé et supervisait directement » les opérations. Les responsables de la défense israélienne ont déclaré qu'ils étaient de plus en plus convaincus que Deif n'avait pas survécu.
L'armée israélienne a annoncé lundi avoir frappé un certain nombre de membres du Hamas rassemblés dans les locaux d'une école affiliée à l'UNRWA à Nuseirat, dans le centre de Gaza. Le Hamas utilisait le bâtiment comme cachette et comme lieu d'où planifier des attaques contre les troupes israéliennes opérant à Gaza, a indiqué l'armée. L'armée israélienne a déclaré avoir pris des mesures avant la frappe pour limiter les dommages causés aux civils, notamment en utilisant des armes de précision et des renseignements.
Gabriel Attal
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