Tsahal est de plus en plus convaincue que Muhammad Deif, le commandant de l'aile militaire du Hamas, a été tué dans une frappe aérienne dans le sud de la bande de Gaza samedi, même si mardi, elle attendait toujours une confirmation finale avant de faire une annonce publique.
L'armée israélienne estime que ses renseignements indiquant que Deif était arrivé dans un complexe appartenant à Rafa'a Salameh, le commandant de la brigade Khan Younis du Hamas, étaient très précis, et que les deux hommes se trouvaient ensemble dans le bâtiment qui a été ciblé par plusieurs munitions lourdes.
Salameh a été tué dans l'attaque, a annoncé dimanche l'armée israélienne après avoir obtenu la confirmation définitive de l'affaire. Elle n'a pas encore reçu le même genre d'informations sur Deif, et s'il était mort, le Hamas tenterait de cacher la vérité pendant un certain temps.
Selon les évaluations de Tsahal rapportées au Times of Israel, la pression militaire exercée sur le Hamas a poussé Deif à sortir des tunnels souterrains où il était censé se cacher et à rejoindre Salameh, qui se trouvait dans le complexe depuis plusieurs semaines.
L'armée a également estimé qu'un très petit nombre de civils ont été blessés dans l'attaque, malgré sa proximité avec des camps de tentes pour les Palestiniens déplacés dans la zone humanitaire désignée par Israël.
Deif a été l'un des principaux architectes du massacre du 7 octobre dans le sud d'Israël, lorsque des milliers de terroristes du Hamas ont franchi la frontière, tuant quelque 1 200 personnes et prenant 251 otages. Il est l'une des personnalités les plus recherchées par Israël depuis 1995 pour son implication dans la planification et l'exécution de nombreux attentats terroristes, notamment des attentats à la bombe contre des bus dans les années 1990 et au début des années 2000.
La frappe de samedi était la huitième tentative d'Israël pour éliminer le mystérieux chef terroriste, qui a survécu à plusieurs tentatives d'assassinat entre 2001 et 2021. Il a été grièvement blessé dans deux d'entre elles.
Deif serait le plus haut responsable du Hamas dans la bande de Gaza à être assassiné par Israël dans le cadre de la guerre en cours, après que son adjoint, Marwan Issa, a été tué dans une frappe aérienne en mars. Le chef politique adjoint du Hamas, Salah al-Arouri, a été assassiné par Israël dans une frappe aérienne à Beyrouth, la capitale du Liban, en janvier.
Tsahal affirme que le Hamas a du mal à suivre le rythme de ses opérations
Entre-temps, mardi, des sources de Tsahal ont déclaré que la guerre contre le Hamas à Gaza n'allait pas durer indéfiniment.
L'armée a déclaré qu'elle « profitait de chaque minute » à Gaza pour poursuivre ses opérations jusqu'à un éventuel accord sur la prise d'otages, et qu'elle était prête à faire face aux conséquences d'une trêve avec le Hamas, qui pourrait impliquer que l'armée israélienne soit obligée de se retirer temporairement complètement de la bande de Gaza.
Indépendamment d'un accord sur les otages, les opérations de faible intensité contre le groupe terroriste se poursuivraient probablement pendant une longue période, mais une fin est en vue, ont déclaré des sources militaires, alors que Tsahal voit de plus en plus le Hamas avoir du mal à riposter.
Ces derniers mois, l'armée israélienne a vu de plus en plus d'agents et de commandants du Hamas quitter les tunnels où se cache le groupe terroriste dans la bande de Gaza, et installer à la place des centres de commandement, des bases de rassemblement et même des usines de fabrication d'armes de fortune dans des abris civils.
Gabriel Attal
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