Bonjour Arié Bensemhoun, cette semaine, vous souhaitez revenir sur la puissante frappe israélienne qui a eu lieu samedi et la potentielle élimination de Mohammed Deif.
Bonjour,
Ce samedi 13 juillet, nous avons peut-être assisté à un tournant décisif de la guerre.
Après des semaines de surveillance rigoureuse, de traque méticuleuse et de préparation minutieuse, Tsahal a saisi une occasion rare pour tenter d’éliminer son ennemi public numéro 1 : le chef des brigades Izz al-Din al-Qassam, Mohamed « Deif » Masri, dit « le fantôme ».
Considéré comme le Chef d’Etat-Major du Hamas, cerveau des massacres du 7 octobre et de trop nombreux actes terroristes depuis décennies, Mohammed Deif est l’homme le plus important à Gaza avec Yayha Sinwar.
Architecte du réseau tentaculaire de tunnels sous la bande de Gaza qui lui ont permis de survivre jusqu'ici, c’est pourtant en sortant de l’un d’eux pour rencontrer Rafa’a Salameh, commandant de la brigade Khan Younès du Hamas, qu'Israël a massivement frappé un bâtiment dans la zone d’al-Mawasi où ils se trouvaient.
Si la mort de Salameh a bien été confirmée par Tsahal, la prudence est de mise pour Deif. Si les renseignements israéliens et américains se montrent optimistes quant à son élimination, nous n’avons à ce jour aucune confirmation officielle de sa mort, ni plus de preuve qu’il soit encore en vie.
Il est probable que cette confirmation n’arrive pas avant un moment, le Hamas ayant tout intérêt à prétendre le contraire pour éviter la panique au sein de ses troupes. Cependant, la mort d’un tel homme finira tôt ou tard par se savoir, ce n’est qu’une question de temps.
Arié, si son élimination se confirme, c’est un immense succès pour Israël…
Absolument.
Ce serait le plus gros coup infligé par Israël au Hamas depuis le début de la guerre, voire même depuis des années.
Sa possible élimination serait non seulement très dure pour le moral des terroristes, tant il est admiré et vénéré, mais perturberait également toute la chaîne de commandement du Hamas, ainsi que sa stratégie.
Le silence observé du côté du Hamas laisse penser qu'ils ont compris à quel point ils ont été infiltrés par les renseignements israéliens et que leurs communications ont été compromises. Par conséquent, il sera maintenant d'autant plus difficile pour eux d'émettre des instructions et de coordonner le reste de leurs combattants.
Patience et rigueur portent leurs fruits. Progressivement, Israël élimine un à un les hauts responsables du Hamas, que ce soit à Gaza ou ailleurs. Ils ne sont en sécurité nulle part. La justice finira par être rendue.
Arié, ne pensez-vous pas que son élimination pourrait compromettre tout futur accord pour la libération des otages ?
Non, au contraire.
Nous sommes dans une guerre d’attrition.
Depuis qu’Israël a la main mise le corridor de Philadelphie et contrôle la frontière avec l’Egypte, le Hamas est dans un étau. Plus le temps passe, plus cet étau se resserre sur eux. Ils ne peuvent plus se ravitailler comme avant et manquent inévitablement de roquettes, d’armes, de munitions et d’hommes pour continuer leur guerre.
Ceci dit, quelles horreurs n’avons-nous pas entendu sur cette stratégie israélienne ? Pourtant, les faits sont têtus, cette stratégie fonctionne. Le Hamas est en grande difficulté et la menace de famine agité depuis neuf mois n’est toujours pas arrivée et n’arrivera jamais, car l’aide humanitaire est quotidienne grâce aux efforts consentis par Israël.
Aujourd’hui, les terroristes manquent de tout, et la grogne populaire et le chaos s’installent doucement dans une bande de Gaza où le Hamas a de plus en plus de mal à y maintenir son autorité. La potentielle mort d’une telle figure comme Mohammed Deif viendrait aggraver davantage ce problème, en plus de compromettre les espoirs de se reconstruire une fois la guerre passée.
Jamais le Hamas n’a été aussi proche de la rupture.
Plus de 60 % de ses combattants ont été tués ou blessés depuis le début des opérations, leurs infrastructures sont systématiquement démantelées, les tunnels sont détruits à un rythme effréné d’1 km toutes les 10 heures.
Ce n’est pas le moment de relâcher la pression.
S'ils veulent respirer et remobiliser leurs forces, s'ils espèrent survivre encore un peu plus longtemps, ils n'auront pas d'autre choix que de négocier une trêve en échange de la libération des otages qu'ils n'ont pas encore tués.
L’idéologie du Hamas ne sera certainement pas éradiquée par les armes, mais ceux qui en sont le bras armé et qui sèment la mort en son nom, eux, le peuvent. Les éliminer aujourd’hui jettera les bases de la paix demain.
Oui, cette guerre est longue. Oui, elle est frustrante par sa nature. Mais nous avançons dans la bonne direction, car, enfin, la fin commence à se dessiner.
Arié Bensemhoun
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