Le ministre de la Défense Yoav Gallant a approuvé jeudi l'envoi d'environ 1 000 ordres de service militaire aux hommes haredi dimanche , marquant les premiers ordres envoyés depuis une décision historique de la Haute Cour de justice d'Israël en juin qui a officiellement mis fin à l'exemption de longue date des haredi du service militaire de Tsahal.
Selon un communiqué publié par le ministère de la Défense, Tsahal a l'intention d'envoyer 1 000 ordres de conscription en trois vagues, afin d'atteindre son objectif de 3 000 conscrits haredi cette année, en plus des 1 800 qui devaient rejoindre les structures existantes de Tsahal.
L'armée israélienne mènera un "processus d'apprentissage" à la fin de chaque vague, afin d'améliorer le processus pour la vague suivante, indique le communiqué. Les prochaines vagues auront lieu dans "les semaines à venir", a-t-il ajouté.
L'armée israélienne organise traditionnellement trois campagnes de recrutement par an, en mars, juillet et novembre. Les ordres actuels sont envoyés dans le cadre de la campagne de juillet, et les plans de recrutement des ultra-orthodoxes pour les deux prochaines campagnes seront fixés « en fonction du taux de participation des ultra-orthodoxes » à la campagne actuelle.
L'armée israélienne n'a pas précisé quelles personnes elle comptait enrôler en premier, et le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset (FADC), le député Yuli Edelstein (Likoud), a annoncé peu après la déclaration de l'armée israélienne qu'il tiendrait une réunion « urgente » de la commission mercredi matin pour recevoir « des clarifications et des explications ».
Le communiqué mentionne la politique de « recrutement réussi » de l’armée israélienne, qui a été critiquée par des membres de la Knesset, principalement de l’opposition. Cette politique vise à cibler les hommes ultra-orthodoxes qui, selon l’armée israélienne, ont un fort potentiel pour se présenter et servir, et ne pas se soustraire aux ordres ou être jugés incapables. L’armée israélienne a ainsi déclaré qu’elle commencerait par convoquer ceux qui font partie de la population active et qui sont donc déjà partiellement intégrés dans la société israélienne, ou les jeunes adultes qui ont abandonné les yeshivot et sont inactifs ou travaillent au noir.
L'opposition a critiqué l'armée israélienne pour ne pas avoir l'autorité légale de faire ces distinctions et pour avoir joué à des jeux politiques en évitant de recruter des étudiants de yeshiva, auxquels les Haredim s'opposent farouchement. L'armée israélienne a dû également recruter des étudiants de yeshiva, ont fait valoir certains députés lors de discussions au sein de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset ces derniers jours.
Prolongation du service
Des tensions ont également surgi au sujet d'un autre projet de loi, qui a été présenté lors des discussions en commission, visant à allonger le service obligatoire des soldats combattants et de soutien au combat de 32 à 36 mois, et celui du reste de l'armée de 28 à 32 mois, pour une période de cinq ans. Le bureau du procureur général a déclaré que ce projet de loi devait être accompagné d'un travail important sur le projet de loi haredi, car il constituerait sinon une augmentation inconstitutionnelle des inégalités entre ceux qui servent et ceux qui ne le font pas.
Gabriel Attal
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