Le parlement iranien, partisan de la ligne dure, a approuvé mercredi tous les membres du cabinet du président réformiste Masoud Pezeshkian, la première fois depuis plus de deux décennies qu'un dirigeant a pu faire approuver tous ses fonctionnaires par l'intermédiaire de cet organe.
Cette approbation marque une victoire précoce pour Pezeshkian, un législateur de longue date qui s'est retrouvé catapulté à la présidence après qu'un accident d'hélicoptère en mai a tué son prédécesseur de la ligne dure.
L'approbation de ses responsables montre que Pezeshkian a évité des choix controversés pour choisir un cabinet de consensus, avec des noms acceptables pour tous les centres de pouvoir au sein de la théocratie iranienne.
Soulignant ce point, Pezeshkian a immédiatement publié en ligne une photo de lui debout à côté du chef du pouvoir judiciaire iranien, un religieux chiite, et du président du parlement du pays, un partisan de la ligne dure auquel il avait déjà été confronté lors des élections.
« Consensus pour l’Iran », a-t-il écrit en légende.
L'ancien ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, qui avait soutenu Pezeshkian lors de la campagne électorale, avait démissionné de son poste de vice-président le 12 août en raison des choix de son cabinet, qui comprenait plusieurs partisans de la ligne dure et une seule femme.
<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="fa" dir="rtl">وفاق <a href="https://twitter.com/hashtag/%D8%A8%D8%B1%D8%A7%DB%8C_%D8%A7%DB%8C%D8%B1%D8%A7%D9%86?src=hash&ref_src=twsrc%5Etfw">#برای_ایران</a> <br><br>بسم الله الرحمن الرحیم <a href="https://t.co/9Gtz3b62Jn">pic.twitter.com/9Gtz3b62Jn</a></p>— Masoud Pezeshkian (@drpezeshkian) <a href="https://twitter.com/drpezeshkian/status/1826228208389455915?ref_src=twsrc%5Etfw">August 21, 2024</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
Parmi les membres du nouveau cabinet de Pezeshkian figure Abbas Araghchi, 61 ans, un diplomate de carrière qui sera le nouveau ministre des Affaires étrangères de l'Iran.
Araghchi était membre de l'équipe de négociation iranienne qui a conclu un accord nucléaire avec les puissances mondiales en 2015, qui a limité le programme nucléaire de Téhéran en échange de la levée des sanctions.
En 2018, le président de l’époque, Donald Trump, a retiré les États-Unis de l’accord et imposé de nouvelles sanctions à l’Iran. Pezeshkian a déclaré lors de sa campagne présidentielle qu’il tenterait de relancer l’accord sur le nucléaire.
Le candidat qui a reçu le plus de soutien des députés est le nouveau ministre de la Défense, Aziz Nasirzadeh, qui a recueilli 281 voix sur 288 députés présents. La chambre compte 290 sièges.
Nasirzadeh a été chef de l'armée de l'air iranienne de 2018 à 2021.
Le ministre de la Santé, Mohammad Reza Zafarghandi, a reçu le plus petit nombre de voix avec 163.
La seule femme proposée pour ce poste, la ministre du Logement et des Routes Farzaneh Sadegh, une architecte de 47 ans, a recueilli 231 voix. Elle est la première femme ministre en Iran depuis plus d'une décennie.
Le Parlement a également approuvé la nomination d'Ismail Khatib, ministre du Renseignement, et d'Amin Hossein Rahimi, tous deux ministres de la Justice et de l'Industrie, tous deux nommés par Pezeshkian. Pezeshkian a également nommé Abbas Aliabadi, ministre de l'Industrie et de l'Energie, ministre de l'Industrie et de l'Industrie, tous deux nommés par le président Ebrahim Raisi.
Le fait de retirer des ministres proposés est une tradition au parlement iranien, ce qui rend le succès de Pezeshkian d'autant plus frappant. L'ancien président réformiste Mohammad Khatami a été le seul président à avoir reçu un vote de confiance pour tous les ministres qu'il avait proposés, en 1997 et en 2001.
Gabriel Attal
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