Un député de gauche de la Chambre basse française a accusé le grand rabbin du pays, Haim Korsia, de « défendre les crimes de guerre », un délit pénal, à cause des commentaires qu'il a faits lors d'une interview télévisée dans laquelle il a déclaré qu'il voulait voir Israël « terminer le travail à Gaza » afin qu'il puisse faire la paix au Moyen-Orient.
« Sur le fondement de l'article 40 du Code pénal, j'ai saisi le procureur général de Paris pour lui signaler ces propos du grand rabbin de France faisant publiquement l'apologie des crimes de guerre à Gaza », a écrit mardi Aymeric Caron sur X.
Le Grand Rabbin n'a fait aucun commentaire immédiat.
Caron représente la 18e circonscription de Paris à l'Assemblée nationale, où il est le seul représentant du parti Révolution écologique pour le vivant, qui prône la protection de l'environnement et les droits des animaux.
Le député a inclus un extrait de quatre minutes d'une interview réalisée lundi par BFM TV sur la guerre à Gaza dans laquelle le rabbin a déclaré que « tout le monde serait très heureux si Israël finissait le travail, et que nous pourrions enfin construire la paix au Moyen-Orient, sans des gens qui, en permanence, ne veulent qu'une chose : la destruction d'Israël ».
Le rabbin a fait ce commentaire après avoir souligné la résilience des récents traités de paix signés par Israël avec plusieurs pays arabes. Il a également insisté dans le même clip sur le fait qu'il s'agit d'une « guerre entre Israël et le Hamas, et non d'une guerre entre Israël et les Palestiniens », et a déclaré : « Je n'ai absolument aucune raison d'avoir honte de la façon dont Israël mène les combats, mettant ses propres soldats en danger. »
<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="fr" dir="ltr">Haïm Korsia soutien Benyamin Netanyahou : <br>" Les massacres à Gaza, c'est un fait de guerre.[...] les massacres à Gaza, ce n'est pas du même ordre." <a href="https://t.co/Qv6z8dojxN">pic.twitter.com/Qv6z8dojxN</a></p>— L'oeil Medias (@LoeilMedias1) <a href="https://twitter.com/LoeilMedias1/status/1828111955934236918?ref_src=twsrc%5Etfw">August 26, 2024</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
Lorsqu'on lui a demandé s'il était possible de « condamner les massacres qui sont commis en ce moment à Gaza sans être antisémite », Korsia a répondu que « les 'massacres' dont nous parlons à Gaza sont un fait de guerre, qui implique le Hamas ».
Korsia a souligné que le groupe terroriste, qui a déclenché la guerre avec son attaque du 7 octobre contre Israël, continue de détenir plus de 100 otages, de tirer des roquettes sur Israël et de rejeter les offres d'un accord de cessez-le-feu pour mettre fin aux combats.
Dans l'interview, Korsia a également refusé d'établir une équivalence entre l'attaque du 7 octobre - au cours de laquelle des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont envahi le sud d'Israël depuis la bande de Gaza, tuant quelque 1 200 personnes, principalement des civils, et prenant 251 otages - et la réponse militaire d'Israël, avec les objectifs déclarés de détruire le groupe terroriste et de restituer les captifs.
« Ce n’est pas du même ordre », a déclaré Korsia.
Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), a défendu le grand rabbin contre les accusations de Caron, écrivant sur X : « Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, est plus républicain que tous les députés LFI ! » en référence à la coalition de gauche à laquelle Caron est affilié.
« Aymeric Caron trahit, jour après jour, les valeurs de la République, attisant les divisions et les haines. Alors, qui condamner ? », a ajouté M. Arfi.
L'interview de Korsia comprenait également des discussions sur les manifestations anti-israéliennes qui ont attiré des foules massives en France au cours des 10 mois qui ont suivi le 7 octobre, et sur l'état de l'antisémitisme en France, où les crimes haineux contre les Juifs ont triplé depuis le début de la guerre.
Gabriel Attal
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