L'Allemagne envisage d'expulser le dirigeant d'un centre islamique interdit en juillet en raison de ses liens présumés avec des groupes terroristes, a déclaré jeudi une porte-parole du ministère de l'Intérieur, selon l'AFP.
Il y a cinq semaines, des enquêteurs ont fait une descente au Centre islamique de Hambourg après avoir conclu qu'il s'agissait d'une « organisation extrémiste islamiste » liée à l'Iran et au Hezbollah.
Mohammad Mofatteh, 57 ans, ancien directeur du centre, a reçu l'ordre de quitter l'Allemagne dans les 14 jours et risque l'expulsion s'il ne s'y conforme pas, a déclaré la porte-parole.
Il ne sera pas autorisé à rentrer en Allemagne et risque jusqu'à trois ans de prison s'il le fait.
Andy Grote, ministre de l'Intérieur du Land de Hambourg, a déclaré que l'expulsion de Mofatteh était « la prochaine étape logique » contre le Centre islamique de Hambourg.
En interdisant le centre en juillet, le ministère allemand de l'Intérieur l'a accusé d'être un « représentant direct du guide suprême de l'Iran » et de diffuser l'idéologie de Téhéran « de manière agressive et militante ».
Le ministère a également accusé le centre de soutenir la « dimension militaire et politique » d'organisations comme le Hezbollah, selon l'AFP.
En 2020, l’Allemagne a émis un décret fédéral interdisant le Hezbollah dans le pays et a également pris des mesures d’application en vertu des dispositions du décret.
L'ordonnance interdit tout contact avec les membres de l'organisation et ne fait aucune distinction entre ses différentes branches - militaires, politiques ou sociales. Selon l'ordonnance, toute utilisation des symboles de l'organisation et des biens de l'organisation en Allemagne, le cas échéant, serait interdite.
Des rapports ultérieurs ont indiqué que l’Allemagne avait reçu des renseignements israéliens qui ont contribué à formuler la déclaration selon laquelle le Hezbollah serait interdit.
La décision contre Mofatteh intervient alors que les expulsions sont une priorité politique en Allemagne, après l'attaque au couteau meurtrière de vendredi dernier dans la ville de Solingen, à l'ouest du pays, qui a fait trois morts et huit blessés.
Le suspect de l'attaque, un Syrien de 26 ans, a été placé en détention pour suspicion de meurtre et d'appartenance à une organisation terroriste.
La décision du juge est intervenue après que les procureurs fédéraux ont déclaré que le suspect partageait l'idéologie radicale du groupe djihadiste État islamique (ISIS) et agissait sur la base de ces convictions lorsqu'il a poignardé ses victimes à plusieurs reprises par derrière, à la tête et au haut du corps.
Gabriel Attal
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