Le quotidien britannique Daily Mail a publié mercredi une interview du Premier ministre Benjamin Netanyahou, dans laquelle ce dernier a fustigé le nouveau gouvernement « malavisé » du Premier ministre Keir Starmer et l'a accusé d'« envoyer un message horrible au Hamas » alors qu'un « antisémitisme éhonté » est visible dans tout le pays.
Ses commentaires font suite à la décision prise par la Grande-Bretagne au début du mois de suspendre 30 licences d'exportation d'armes vers Israël , ainsi qu'à l'abandon par le Parti travailliste des objections britanniques à l'émission d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre Netanyahu.
« Après le massacre du Hamas du 7 octobre, le précédent gouvernement britannique [de Rishi Sunak] a clairement exprimé son soutien. Malheureusement, le gouvernement actuel envoie des messages contradictoires », a déclaré M. Netanyahu au Daily Mail .
« Ils disent qu'Israël a le droit de se défendre, mais ils sapent notre capacité à exercer ce droit, à la fois en inversant la position de la Grande-Bretagne sur les allégations absurdes formulées par le procureur de la CPI contre Israël et en bloquant les ventes d'armes à Israël alors que nous luttons contre l'organisation terroriste génocidaire qui a perpétré le massacre du 7 octobre », a-t-il ajouté.
« Plus récemment », a poursuivi Netanyahu, « le nouveau gouvernement britannique a suspendu 30 licences d’armes à Israël, quelques jours après que le Hamas a exécuté six otages israéliens, envoyant un message horrible au Hamas. »
« Ces décisions erronées ne changeront pas la détermination d'Israël à vaincre le Hamas [qui] a sauvagement assassiné 1 200 personnes le 7 octobre, dont 14 citoyens britanniques, et pris 255 personnes, dont cinq Britanniques en otage », a déclaré le Premier ministre au journal.
Interrogé par le Daily Mail sur ses conditions pour un cessez-le-feu, Netanyahu a répondu : « Nous détruirons les capacités militaires et gouvernementales du Hamas, nous restituerons les otages et nous assurerons que Gaza ne représente pas une menace pour Israël à l'avenir. »
« Nous n’avons pas l’intention d’occuper Gaza », a souligné M. Netanyahou. « Une fois le Hamas détruit, Gaza devra être démilitarisée, déradicalisée et reconstruite par les parties en quête de paix. »
On a demandé à Netanyahou s'il était prêt à entrer en guerre au Liban en cas d'échec de la diplomatie. Il a répondu : « Les attaques non provoquées du Hezbollah contre Israël à partir du 8 octobre ont poussé 60 000 Israéliens à évacuer leurs maisons le long de notre frontière avec le Liban contrôlé par le Hezbollah. »
« Israël a éliminé environ 650 terroristes du Hezbollah, y compris leur commandant militaire, et détruit des milliers de roquettes. Nous ne cherchons pas à provoquer une escalade au Liban, mais nous sommes déterminés à rapatrier nos citoyens en toute sécurité. Cela se fera par la voie diplomatique ou par d’autres moyens », a-t-il ajouté.
À la suite d'informations selon lesquelles l'Iran aurait reçu des secrets nucléaires de la Russie, Netanyahu a déclaré au Daily Mail qu'il était grand temps que la Grande-Bretagne prenne conscience de la menace des mollahs.
« Depuis trente ans, j’ai alerté le monde sur la menace que représente l’Iran, et Israël a pris des mesures pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires », a-t-il déclaré. « Nos actions ont retardé d’environ une décennie l’accession de l’Iran à l’arme nucléaire, mais nous n’avons pas encore rendu notre verdict. Aujourd’hui, l’Iran est sur le point de devenir une puissance nucléaire. Cela menacerait Israël, la Grande-Bretagne et le monde entier. Aujourd’hui, de plus en plus de pays le comprennent. »
« Ce qu’il faut, ce sont des sanctions paralysantes et une menace militaire crédible pour empêcher l’Iran de mener à bien sa quête d’armes nucléaires. Il faut également une défense commune contre son agression au Moyen-Orient », a-t-il ajouté.
« J’ai été encouragé par la coalition internationale qui a contribué à empêcher l’Iran de lancer des missiles sur Israël en avril, et cette même coalition est aujourd’hui en place. J’apprécie le fait que cette politique soit poursuivie par le gouvernement britannique actuel. »
Gabriel Attal
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