Lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer plus tôt dans la journée en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a réitéré la conviction de l'administration Biden selon laquelle une escalade israélienne contre le Hezbollah ne ferait que rendre plus difficile la réalisation de l'objectif de retour des Israéliens évacués dans leurs foyers le long de la frontière nord.
Cette rencontre intervient dans un contexte de colère au sein de l'administration Biden à l'égard de ce qu'elle considère comme le revirement total du Premier ministre Benjamin Netanyahu concernant l'initiative de cessez-le-feu de 21 jours entre Israël et le Hezbollah, que les États-Unis ont aidé à négocier. La Maison Blanche a déclaré avoir annoncé la proposition hier après avoir étroitement consulté Netanyahu, qui a assuré aux responsables de Biden qu'il était à bord. Après une vive réaction de la part de ses partenaires de coalition, le Premier ministre a annoncé qu'il s'opposait à l'idée et soutenait plutôt l'intensification des combats contre le Hezbollah, convaincu que ce serait le meilleur moyen de rétablir la sécurité pour les habitants vivant le long de la frontière nord.
Le bureau du Premier ministre a catégoriquement nié que Netanyahu ait initialement accepté la proposition de cessez-le-feu de 21 jours, mais a adouci sa rhétorique face à la réaction négative des États-Unis, affirmant qu'il appréciait les efforts de Washington et que Dermer avait tenu des pourparlers plus tard dans la journée visant à faire avancer l'objectif commun de retour des évacués israéliens dans leurs foyers.
Lors de sa rencontre en tête-à-tête avec Blinken, le secrétaire d'État a « discuté de l'importance de parvenir à un accord sur un cessez-le-feu de 21 jours à la frontière israélo-libanaise » sur la base de la proposition menée par les États-Unis et la France, qui a été soutenue par plus d'une douzaine de pays, selon le communiqué américain.
L'initiative vise à donner le temps nécessaire à la conclusion d'un accord sur la libération des otages et un cessez-le-feu à Gaza, ainsi qu'à la négociation d'un accord entre Israël et le Hezbollah qui verrait le groupe terroriste retirer ses forces de la frontière.
« Un règlement diplomatique permettra aux civils des deux côtés de la frontière de rentrer chez eux… une nouvelle escalade du conflit ne fera que rendre cet objectif plus difficile », a déclaré Blinken à Dermer, selon le communiqué américain.
Blinken a également évoqué l’effort de cessez-le-feu en cours à Gaza, bloqué depuis plus d’un mois.
Il a également discuté des mesures qu'Israël doit prendre pour améliorer l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza, tout en réitérant l'engagement des États-Unis envers la sécurité d'Israël, indique le département d'État.
Gabriel Attal
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