Téhéran émet des avertissements diplomatiques secrets, menaçant de cibler les États arabes du Golfe riches en pétrole et d'autres alliés des États-Unis au Moyen-Orient si leurs territoires ou leur espace aérien sont utilisés pour des attaques contre l'Iran, ont déclaré jeudi des responsables arabes au Wall Street Journal.
Israël a menacé de riposter violemment après que l'Iran a lancé environ 180 missiles balistiques sur Israël au début du mois. Certains responsables et commentateurs israéliens réclament des frappes importantes contre les installations nucléaires ou les infrastructures pétrolières de l'Iran. En réponse, l'Iran a prévenu qu'il frapperait les infrastructures civiles d'Israël et qu'il riposterait contre tout État arabe impliqué dans la facilitation d'une telle attaque, ont déclaré les responsables au Wall Street Journal .
Les pays menacés par l'Iran comprennent la Jordanie, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite et le Qatar, qui accueillent tous des troupes américaines, selon les responsables arabes. Ces pays ont fait savoir à l'administration Biden qu'ils ne voulaient pas que leurs infrastructures militaires ou leur espace aérien soient utilisés par les États-Unis ou Israël pour des actions offensives contre l'Iran, ont ajouté les responsables.
Bien que les menaces iraniennes restent vagues, elles ont alarmé les États du Golfe riches en ressources énergétiques, qui croient depuis longtemps que leurs installations pétrolières étaient protégées par les garanties de sécurité américaines, ont noté les responsables arabes.
Des responsables de la défense américaine ont confirmé que certains partenaires régionaux avaient informé le Pentagone qu'ils ne souhaitaient pas que des avions de guerre israéliens survolent leur territoire ni que des troupes américaines lancent des actions offensives depuis leur sol. Ils ont toutefois permis aux forces américaines de mener des opérations d'autodéfense, ont-ils précisé.
Plus tôt cette semaine, un haut responsable iranien a déclaré que Téhéran avait averti les États du Golfe qu'il serait « inacceptable » qu'ils autorisent l'utilisation de leur espace aérien pour des actions contre l'Iran, et qu'une telle action provoquerait une réponse.
"L'Iran a clairement indiqué que toute action d'un pays du Golfe Persique contre Téhéran, que ce soit par l'utilisation de l'espace aérien ou de bases militaires, sera considérée par Téhéran comme une action entreprise par l'ensemble du groupe, et Téhéran réagira en conséquence", a déclaré à Reuters un haut responsable iranien .
"Le message souligne la nécessité d'une unité régionale contre Israël et l'importance de garantir la stabilité. Il indique également clairement que toute aide à Israël, comme l'autorisation d'utiliser l'espace aérien d'un pays de la région pour des actions contre l'Iran, est inacceptable", a-t-il ajouté.
Le président américain Joe Biden a déclaré la semaine dernière qu'il s'opposait à une frappe israélienne sur les installations nucléaires iraniennes en représailles à l'attaque de missiles balistiques iraniens contre Israël.
« La réponse est non », a déclaré Biden lorsqu'il a été interrogé sur la possibilité qu'Israël lance une frappe de représailles sur des sites liés au programme d'armement nucléaire de l'Iran.
Deux jours plus tard, Biden a déclaré qu'il étudierait des « alternatives » à une frappe sur les champs pétroliers iraniens, une mesure qui dévasterait l'économie iranienne, s'il était à la place d'Israël.
« Si j'étais à leur place, je réfléchirais à d'autres alternatives que la frappe sur les champs pétroliers », a déclaré Biden.
Mercredi, Biden et le Premier ministre Benjamin Netanyahu ont eu un appel téléphonique au cours duquel ils ont discuté de la réponse israélienne prévue à l'attaque de missiles iraniens.
Trois responsables américains et israéliens ont déclaré jeudi à Axios que Biden et Netanyahu s'étaient rapprochés d'un accord concernant les représailles prévues par Israël contre l'Iran à la suite de cet appel.
Gabriel Attal
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