Des commandos israéliens ont mené un raid dans le sud de la Syrie où ils ont capturé un Syrien qui menait prétendument des opérations de surveillance à la frontière pour le compte de l'Iran, a révélé dimanche l'armée israélienne dans une rare reconnaissance d'une opération terrestre chez son voisin du nord-est.
Selon les Forces de défense israéliennes, le raid en Syrie a été mené ces derniers mois par l'unité de commando Egoz, en collaboration avec des interrogateurs de terrain de l'Unité 504 de la Direction du renseignement. Les médias syriens locaux ont rapporté que l'incident a eu lieu le 19 juillet.
Les commandos ont capturé Ali Suleiman al-Asi, un Syrien qui vivait dans le village de Saida, dans le gouvernorat de Deraa.
L'armée israélienne a déclaré qu'al-Asi travaillait pour le compte de l'Iran et était impliqué dans la collecte de renseignements sur les opérations militaires israéliennes le long de la frontière syrienne « pour de futures activités terroristes ».
L’armée « surveillait de près » al-Asi avant qu’il ne soit capturé et emmené en Israël pour être interrogé.
Son arrestation a « empêché et perturbé une future attaque et a conduit à la révélation du modus operandi des entités iraniennes sur le front du plateau du Golan », a déclaré l'armée israélienne.
L'armée israélienne a diffusé des images de la mission et de l'interrogatoire d'al-Asi, au cours duquel il a déclaré avoir été approché par un homme qui lui a dit : « Votre région est bonne, stratégique, nous pouvons en tirer quelque chose. » Al-Asi a déclaré que l'homme était « lié à l'Iran ».
L'homme syrien détenu a déclaré aux interrogateurs israéliens qu'il avait reçu pour instruction, de la part d'une source liée à l'Iran, de « simplement observer les frontières », sous le couvert des renseignements militaires syriens, et de transmettre des informations sur les patrouilles israéliennes.
Il a déclaré aux interrogateurs qu'il avait, entre autres, transmis des informations sur les mouvements de troupes et de chars du côté israélien de la frontière.
Israël mène des frappes aériennes à l'intérieur de la Syrie depuis le déclenchement de la guerre civile dans ce pays en 2011, ciblant principalement les tentatives de transfert d'armes au groupe terroriste libanais Hezbollah soutenu par l'Iran ou pour empêcher les combattants iraniens eux-mêmes de prendre pied près de la frontière israélienne.
En juillet, les forces spéciales israéliennes auraient mené un raid contre une installation d'armement iranienne dans la région de Masyaf en Syrie, qui est depuis longtemps associée à la fabrication d'armes chimiques et de missiles de précision par le régime syrien et les forces iraniennes.
Ce raid aurait été mené parallèlement à des frappes aériennes israéliennes sur des installations militaires de la région, qui auraient tué au moins 14 personnes et en auraient blessé 43.
Les médias locaux syriens ont rapporté à l'époque que les frappes avaient touché la zone entourant le Centre d'études et de recherche scientifiques, connu sous le nom de CERS ou SSRC, qui, selon Israël, est utilisé par les forces iraniennes pour fabriquer des missiles sol-sol de précision.
Plusieurs rapports dans les médias étrangers ont affirmé que les troupes israéliennes opéraient sur le terrain lors de l'action à Masyaf, qui se trouve à environ 200 kilomètres au nord d'Israël, mais à seulement 30 kilomètres de la côte ouest de la Syrie.
Selon les informations, des commandos de l'unité Shaldag de l'armée de l'air israélienne sont descendus en rappel d'hélicoptères et ont attaqué le CERS. Les troupes israéliennes ont emporté du matériel et des documents, puis ont posé des explosifs pour détruire l'installation.
L'armée israélienne n'a pas confirmé publiquement les détails de l'opération.
Depuis le massacre brutal du Hamas du 7 octobre 2023, qui a fait quelque 1 200 morts dans le sud d'Israël et 251 kidnappés, Israël a intensifié ses frappes contre des cibles terroristes soutenues par l'Iran en Syrie et a également frappé les défenses aériennes de l'armée syrienne et certaines forces syriennes.
Gabriel Attal
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.