Le tribunal régional de Jérusalem a accepté mardi de reporter de huit jours le début du témoignage du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans ses procès criminels. Le début du témoignage est désormais prévu pour le 10 décembre.
Cette décision fait suite à une demande des avocats du Premier ministre de retarder de 15 jours le témoignage, invoquant un manque de préparation. Il s'agit de la quatrième requête du genre, après qu'une précédente demande, formulée il y a quelques semaines, de retarder le témoignage de dix semaines a été rejetée.
Les procureurs de l’État dans cette affaire se sont opposés à la demande, compte tenu de « l’intérêt public évident de terminer le procès le plus rapidement possible et d’éviter les retards, du long temps de préparation prévu et de l’absence de raisons substantielles expliquant le changement de circonstances depuis cette décision ».
Le tribunal, composé des juges Rivka Friedman-Feldman, Moshe Bar-Am et Oded Shaham, a écrit que même s'il n'y avait pas eu de changement de circonstances justifiant un changement de la date fixée, il a convenu, « non sans délibération », d'accepter partiellement la demande en raison de l'affirmation de la défense selon laquelle elle n'était pas préparée, tout en tenant compte de la déclaration de la défense selon laquelle elle ne demanderait pas un autre délai.
Le parquet a également évoqué lundi la manière dont le Premier ministre a témoigné concernant les mesures de sécurité.
« Après consultation du procureur général avec le Shin Bet [l'Agence de sécurité israélienne], qui a eu un premier contact avec l'administration des tribunaux, plusieurs cadres possibles pourraient être proposés pour assurer un procès approprié et continu, compte tenu des besoins de sécurité du Premier ministre », a écrit le parquet.
Selon une enquête menée par Walla , il s'agit des salles d'audience sécurisées où le Premier ministre peut témoigner, en particulier au tribunal de district de Tel-Aviv et à la Cour suprême , et non au tribunal de district de Jérusalem.
Entre-temps, la juge de la Haute Cour Ruth Ronen a décidé lundi que Netanyahu et le procureur général Gali Baharav-Miara doivent soumettre leurs positions d'ici dimanche prochain concernant les pétitions demandant que Netanyahu soit déclaré incapable pendant son témoignage.
La pétition soutient que le Premier ministre devrait être déclaré inapte parce qu'il est censé témoigner trois jours par semaine dans le cadre de ses affaires. Les pétitionnaires soutiennent en outre que si une incapacité totale n'est pas décidée, il devrait au moins être déclaré partiellement inapte, c'est-à-dire pendant les périodes où il témoigne devant le tribunal.
Les trois cas
Le Premier ministre est jugé pour trois affaires de fraude et d'abus de confiance, ainsi que pour une affaire de corruption. Dans la première affaire, connue sous le nom d'Affaire 1000, il est soupçonné d'avoir accordé des avantages réglementaires et autres au milliardaire Arnon Milchan, après avoir reçu des cigares et du champagne coûteux d'une valeur de plusieurs centaines de milliers de shekels, ainsi que d'autres cadeaux.
Dans la deuxième affaire, connue sous le nom d'Affaire 2000, Netanyahu est soupçonné d'avoir proposé un accord au propriétaire du Yediot Aharonot, Arnon (Noni) Mozes, selon lequel il ciblerait le principal concurrent du Yediot, Israel Hayom, en échange d'une couverture positive.
Dans la troisième affaire, connue sous le nom d'Affaire 4000, Netanyahou est soupçonné d'avoir accordé à Shaul Elovitch, actionnaire majoritaire de plusieurs sociétés de communication et de médias, dont Bezek, des avantages réglementaires en échange d'une couverture positive de Walla, dont Elovitch était également propriétaire. Dans cette affaire, Netanyahou a été inculpé de corruption en plus de fraude et d'abus de confiance.
Gabriel Attal
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