L'unité de reconnaissance de la brigade Givati a réussi à attaquer mercredi en seulement trois heures un grand complexe scolaire au cœur du camp de réfugiés de Jabaliya à Gaza, qui se compose de plusieurs bâtiments à plusieurs étages.
L'opération, menée par un peu plus de deux pelotons, a permis l'arrestation d'une centaine de terroristes du Hamas et l'élimination de 40 autres - 22 lors d'affrontements rapprochés et 18 autres par des frappes aériennes - le tout sans aucune victime parmi les soldats.
"Il y a moins d'un an, nous aurions déployé deux ou trois brigades sur plusieurs jours pour une opération de niveau divisionnaire dans un tel endroit. Aujourd'hui, elle est exécutée par un bataillon et demi aguerri contre une organisation terroriste qui est systématiquement vaincue", a déclaré jeudi à Ynet l'un des commandants de l'opération.
Le raid de Jabaliya est l'opération de Tsahal la plus longue depuis que les forces sont passées à un nouveau modèle opérationnel privilégiant des incursions limitées à Gaza, la phase de manœuvre terrestre active de Tsahal ayant pris fin il y a environ 10 mois.
Le raid, mené par la 162e division, entre maintenant dans son troisième mois. Comme prévu, il s'avère plus long et différent des opérations précédentes. La raison réside dans le changement de tactique du commandement sud de Tsahal : diviser le tiers nord de Gaza et encercler les zones peuplées tout en filtrant les civils gazaouis fuyant vers le sud en direction de la ville de Gaza pour échapper aux terroristes du Hamas et du Jihad islamique.
Cette approche a suscité des critiques internationales. L'armée israélienne a pourtant souligné à plusieurs reprises qu'il n'y avait aucun signe de famine à Jabaliya, Beit Lahiya ou Beit Hanoun . Cette semaine encore, les troupes jordaniennes ont largué des colis d'aide dans l'enclave palestinienne.
En outre, le Coordonnateur des activités gouvernementales israéliennes dans les territoires (COGAT), en coopération avec des organismes étrangers, a mené des opérations spéciales pour préparer l' acheminement de l'aide humanitaire dans les zones de conflit. Des dizaines de camions d'aide entrent chaque jour dans cette zone via le poste frontière israélien d'Erez.
La division de pointe du commandement sud estime que le raid devrait se poursuivre encore plusieurs semaines, car le bastion de Jabaliya abrite encore entre 100 et 200 terroristes. Selon les données militaires, 1 500 terroristes ont été tués jusqu'à présent dans le cadre du raid, un chiffre nettement plus élevé que lors des raids comparables ou des attaques divisionnaires au cours de la première phase de l'opération terrestre.
Les données révèlent également qu'environ 1 200 terroristes ont été capturés et interrogés, les renseignements issus de ces interrogatoires appuyant directement les progrès des soldats en temps réel.
Ces renseignements permettent de connaître de nouvelles cibles, l'emplacement d'explosifs et même la position de tunnels de combat encore présents à Gaza. Certains de ces interrogatoires ont lieu sur le terrain, menés par les enquêteurs de l'Unité 504 et des agents du Shin Bet.
Lors du raid de mercredi soir, les enquêteurs sur le terrain ont identifié plusieurs commandants de compagnie et de peloton du Hamas parmi les détenus, qui se sont rendus sans résistance.
« Nous n'atteignons pas encore les niveaux observés en Cisjordanie. Nous sommes confrontés à des tirs antichars et à des explosifs importants, mais les forces tirent les leçons de la vaste expérience qu'elles acquièrent au fil du temps », a déclaré l'armée israélienne.
« Nous parvenons à une plus grande efficacité opérationnelle avec moins de troupes et nous nous rapprochons de la défaite totale de Jabaliya », a-t-il ajouté. Au cours des dernières 48 heures seulement, 80 terroristes ont été éliminés et l'armée israélienne a réussi à repousser environ 75 000 Gazaouis vers le sud au cours de l'opération.
Le nombre élevé de soldats de l'opération de mercredi soir est en grande partie dû aux manœuvres surprenantes et trompeuses des forces, ainsi qu'aux progrès réalisés par les troupes de la brigade Kfir à Beit Lahia, marquant le test le plus important de la jeune brigade d'infanterie à ce jour.
Le raid a jusqu'à présent impliqué environ 1 500 frappes aériennes, certaines menées à une période où l'armée israélienne avait déplacé sa concentration principale sur le Liban et disposait de moins d'avions disponibles pour les opérations à Gaza.
« Notre objectif est d'assurer une sécurité totale aux habitants de Netiv HaAsara, près de Beit Lahia, ou aux habitants de Sderot, qui peuvent voir Jabaliya depuis leurs balcons. Même si cela est difficile et prendra plus de temps, cela est fait de manière approfondie, systématique et méthodique », a souligné l'armée israélienne.
Gabriel Attal
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