Les négociations sous médiation entre Israël et le groupe terroriste palestinien Hamas pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza qui inclurait la libération des otages israéliens ont progressé au point où les parties discutent des listes de ceux qui seraient libérés, selon un rapport publié lundi.
Selon le quotidien qatari Al-Araby al-Jadeed, basé à Londres, une source proche du dossier a indiqué qu'une délégation du Hamas s'était rendue au Caire la veille et avait remis une liste d'otages âgés ou malades qui seraient libérés au cours des premières étapes d'une trêve proposée. Elle a également donné les noms de quatre otages de nationalité américaine qui ne relèvent pas de la catégorie précédente.
Il y a sept otages possédant la double nationalité américano-israélienne ; quatre d'entre eux ont été déclarés morts par Israël et il n'est donc pas clair comment quatre d'entre eux pourraient figurer sur la liste annoncée.
Le Hamas a également fourni aux Egyptiens une liste de prisonniers palestiniens détenus en Israël qu'il souhaite libérer en échange d'otages. La liste est en cours d'examen par Israël, selon le rapport, et une délégation israélienne chargée des négociations doit arriver au Caire lundi prochain.
Les discussions sur les personnes qui seraient libérées sont considérées comme un stade avancé des négociations, les étapes antérieures étant liées à l’arrêt des combats et au maintien d’une trêve.
Depuis plus d’un an, plusieurs vagues de négociations ont été bloquées et n’ont pas permis de parvenir à une suite à l’accord conclu fin novembre 2023, dans le cadre duquel 105 otages ont été libérés au cours d’une trêve d’une semaine. Israël estime que 96 des 251 otages enlevés le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps d’au moins 34 morts confirmés par l’armée israélienne. Au cours des 14 derniers mois, les troupes de l’armée israélienne ont secouru huit otages et récupéré les corps de 38 d’entre eux.
Cependant, les récents développements régionaux, ainsi que la menace du président américain élu Donald Trump selon laquelle il devra « payer le prix fort » si les otages ne sont pas libérés avant son entrée en fonction le 20 janvier, semblent avoir insufflé une nouvelle vigueur aux négociations, les responsables étant optimistes quant à la possibilité de parvenir à un accord.
Selon la source d'al-Araby al-Jadeed, les États-Unis, l'Égypte, le Qatar et la Turquie contribuent tous à la médiation.
La proposition actuelle, suggérée par l'Egypte, comprendrait un retrait israélien progressif de Gaza au cours d'un cessez-le-feu qui durerait deux mois. Pendant cette période, les deux parties s'efforceraient de parvenir à une fin plus permanente des combats.
Le Hamas a accepté une période de transition de 60 jours, qui permettra l’acheminement de nourriture, de médicaments et de carburant supplémentaires à Gaza.
L'un des principaux points de friction dans le passé a été le refus du Hamas de renoncer à sa demande d'une fin permanente de la guerre et du retrait des troupes israéliennes de Gaza en échange de la libération des otages restants, tandis qu'Israël a insisté sur des cessez-le-feu temporaires et sur le maintien initial d'une présence militaire à Gaza.
Selon le rapport, les responsables égyptiens sont optimistes quant à la possibilité de parvenir à un accord avant la date limite du 20 janvier fixée par Trump.
Parmi les autres sujets discutés avec le Hamas au Caire figurait le récent projet de Comité de soutien communautaire – comme convenu entre le groupe terroriste et la faction rivale du Fatah, qui contrôle l'Autorité palestinienne – pour administrer la bande de Gaza après la fin de la guerre.
Le rapport indique, sans citer de sources, que les services de renseignements généraux égyptiens font pression sur le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour qu'il donne l'approbation nécessaire à la création du comité, le Hamas ayant déjà donné son accord total.
Le chef des services de renseignements égyptiens a été ces derniers jours en contact avec des responsables de l'AP et du Fatah, parmi lesquels le chef des services de renseignements de l'AP, Majed Faraj, et le secrétaire général du Comité central du Fatah, Jibril Rajoub, pour les persuader d'obtenir l'accord d'Abbas sur le plan permettant à un rassemblement de factions palestiniennes au Caire de signer officiellement la création du comité.
Le rapport indique que les responsables du Caire considèrent le comité comme un élément clé des négociations pour mettre fin à la guerre et pour la future administration de Gaza.
La guerre a commencé le 7 octobre 2023, lorsque le Hamas a mené une attaque transfrontalière dévastatrice contre Israël, tuant 1 200 personnes et enlevant les otages à Gaza.
Samedi, le Premier ministre du Qatar a déclaré qu'il y avait un nouvel « élan » en faveur d'un cessez-le-feu et d'un accord de libération des otages après l'élection de Trump.
Dimanche, des sources au sein de divers groupes terroristes palestiniens à Gaza ont déclaré que le Hamas leur avait demandé de rassembler des informations sur les otages qu'ils détiennent en prévision d'un éventuel cessez-le-feu et d'un accord sur les otages avec Israël.
Gabriel Attal
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