Lors d'un exercice en mai 2023, le groupe terroriste Hamas à Gaza a mobilisé quelque 2 000 combattants de sa force d'élite Nukhba pour simuler une attaque surprise contre Israël, environ cinq mois avant de lancer son assaut du 7 octobre 2023, a rapporté lundi la Douzième chaîne, citant les conclusions d'une enquête militaire.
Selon le rapport, les combattants ont été rassemblés dans divers points de rassemblement désignés, principalement dans des mosquées, pour simuler les préparatifs d'une invasion des communautés israéliennes de l'autre côté de la frontière de Gaza.
La chaîne a déclaré que l'exercice n'a été porté à la connaissance d'Israël que plusieurs mois plus tard, grâce à des documents saisis à Gaza pendant la guerre qui a suivi et à des interrogatoires de combattants de Nukhba capturés.
C’était l’un des nombreux signaux que les services de renseignement israéliens ont manqué ou ignorés, indiquant que le groupe terroriste prévoyait d’envahir le pays.
Après l'exercice, un groupe restreint de membres du conseil militaire suprême du Hamas s'est réuni pour évaluer les résultats de l'exercice, selon le rapport. Parmi les participants à la réunion - dont les documents ont été retrouvés par les troupes israéliennes dans un bunker du Hamas pendant la guerre - figuraient Muhammad Deif, alors commandant de la branche militaire du groupe, et Yahya Sinwar, alors chef de son organisation à Gaza.
Le panel aurait conclu que l'exercice avait été un succès retentissant, étant passé inaperçu auprès des services de renseignements israéliens.
Selon la chaîne Channel 12, plusieurs responsables des services de sécurité ont confirmé les détails du rapport. Un porte-parole des Forces de défense israéliennes a refusé de commenter.
Des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont envahi Israël depuis Gaza le 7 octobre 2023, tuant quelque 1 200 personnes, principalement des civils, et prenant 251 otages, au milieu d'actes de brutalité et d'agressions sexuelles, déclenchant la guerre en cours.
De nombreuses enquêtes menées par les médias au cours des 14 mois qui ont suivi l'attaque ont révélé que les officiers du renseignement étaient au courant de certains exercices du Hamas simulant une invasion, ce qui a conduit à des avertissements ignorés par les hauts responsables du renseignement, qui pensaient que le groupe terroriste faisait du grandiloquence et n'était pas intéressé par le conflit.
Un dossier compilé par l'unité 8200 du renseignement militaire de Tsahal moins de trois semaines avant le 7 octobre avertissait que le Hamas s'entraînait à une invasion à grande échelle d'Israël, au cours de laquelle des otages seraient pris en masse.
En outre, un courrier électronique envoyé aux responsables des services de renseignement de la division de Gaza de l'armée israélienne quelques jours avant l'attaque aurait averti qu'une invasion était imminente, citant les exercices du Hamas dans la bande de Gaza.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a jusqu'à présent refusé d'autoriser la création d'une commission d'enquête d'État sur les manquements ayant conduit à l'attaque du Hamas, malgré les appels en ce sens de la part de législateurs de tout l'éventail politique, ainsi que du président et du procureur général.
Netanyahou a fait valoir que de telles enquêtes devraient attendre la fin de la guerre, tout en souhaitant, semble-t-il, que soit créée une commission de niveau inférieur, dotée de pouvoirs d'enquête moins étendus. Selon ses détracteurs, Netanyahou craint d'être tenu pour responsable des manquements qui ont permis l'attaque.
Gabriel Attal
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