Le Parlement suisse a pris mardi la décision rare de voter l'interdiction du Hezbollah, a rapporté Reuters , dans une décision qui s'écarte de la longue tradition de neutralité du pays et de promotion du dialogue en vue d'une médiation internationale.
Les partisans de l'interdiction, qui a été approuvée par la chambre basse après l'approbation de la chambre haute la semaine dernière, ont fait valoir que le Hezbollah représente une menace importante pour la sécurité mondiale, ce qui nécessite une position ferme de la Suisse contre le terrorisme.
Le gouvernement suisse s'est déclaré opposé à cette interdiction. Lors du débat au Parlement, le ministre de la Justice Beat Jans a déclaré : « Si la Suisse décide d'interdire ces organisations par des lois spéciales, nous devons nous demander où et comment les limites sont fixées. »
Le vote à la chambre basse a donné lieu à 126 voix en faveur de l'interdiction du Hezbollah, avec 20 voix contre et 41 abstentions.
Les partisans de l'interdiction au sein de la commission de politique de sécurité ont soutenu que le rôle de la Suisse en tant que médiateur ne serait pas compromis par une clause autorisant spécifiquement la poursuite des négociations de paix et des efforts d'aide humanitaire.
Cette action législative fait suite à la récente décision de la Suisse d'interdire le Hamas en raison des attaques du groupe en Israël le 7 octobre 2023.
Jusqu'à présent, la Suisse n'interdisait qu'Al-Qaïda et l'Etat islamique (ISIS), tous deux classés comme organisations terroristes par les Nations Unies.
Ces dernières années, plusieurs pays dans le monde ont mis le Hezbollah sur leur liste noire.
En mars 2019, le gouvernement britannique a désigné le Hezbollah comme une organisation terroriste .
En novembre 2020, la Slovénie a rejoint la liste des pays ayant inscrit le Hezbollah sur la liste noire des organisations terroristes.
Cette même année, l’Allemagne a émis un décret fédéral interdisant le Hezbollah dans le pays et a également pris des mesures d’application en vertu des dispositions du décret.
En 2021, le Conseil régional de Ligurie en Italie a désigné le Hezbollah dans son intégralité comme une organisation terroriste.
Plus tard cette année-là, l'Australie a classé l'ensemble du Hezbollah comme une « organisation terroriste », étendant ainsi l'interdiction existante sur l'aile militaire du groupe à l'ensemble de l'organisation.
Gabriel Attal
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