"On ne peut pas avoir, toutes les malchances ou tous les malheurs", Anne Goscinny sur Radio J

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"On ne peut pas avoir, toutes les malchances ou tous les malheurs", Anne Goscinny sur Radio J
L'autrice, Anne Goscinny - Jack Tribeca

Ce lundi 6 janvier à 15h sur Radio J, Cyrielle Sarah Cohen recevait Anne Goscinny, écrivaine à succès et « fille unique de René Goscinny, le père de toutes les enfances », pour revenir sur son livre « Mille façons d’aimer » aux éditions Grasset et de sa vie façonnée par la douleur des séparations et le bonheur des rencontres. 

« Une enfance guillotinée »

« Une enfance dorée sur tranche », « un conte de fées », la vie de famille battait son plein chez les Goscinny et rien ne laissait présager du pire. La petite Anne vit une enfance heureuse et tranquille qui est brutalement interrompue à ses neuf ans par le décès de son père et le commencement de la maladie de sa mère. C’est la fin d’un monde. Anne quitte alors l’enfance. « Le chaos s'empare alors de la maison, la joie a déserté ». Parallèlement, une amitié profonde perdure et la porte, et ce, depuis le jardin d’enfance. Une âme-sœur, un certain « Raphaël » (raconté dans son livre Mille façons d’aimer) avec qui elle lie une complicité à toute épreuve avant de le perdre lui aussi. Elle nous confie : « engueulés mille et une fois, réconciliés mille et deux fois », « il n’y a pas un jour qui ne passe sans que je ne pense à lui ». Elle l’évoque de même dans son livre « je comprends maintenant que l’amitié ne s'éteint pas avec la mort, elle survit, elle s’invite, elle s'incruste même quand on voudrait s’en défaire pour s’en aller chez les vivants se faire d’autres amis ».

 « Mais pas du tout…  Tu es Anne ».

L’autrice raconte qu’elle doit principalement son entrée en littérature à deux femmes.

À 25 ans, alors qu’elle perd sa mère, Nicky Fasquelle, alors directrice du Magazine Littéraire, lui propose d’y écrire. D’abord hésitante et ne se sentant pas légitime, c’est après un concert d’Anne Sylvestre qu’elle a un déclic pour l’écriture. Alors qu’elle se présente comme « la fille de René et de Gilberte » elle se fait réprimander par l’artiste qui l’incite plutôt à donner son prénom « Anne ». Elle nous confie : « J’ai appris à écrire avec Anne Sylvestre », « j’avais une adoration pour elle et pour ses textes » et à ce moment-là « elle m’avait nommé ». Elle finit par accepter l’offre et ses parutions d’abord épisodiques deviennent rapidement régulières. Par la suite, c'est en adressant un manuscrit à cette même Nicky Fasquelle, « sa marraine en littérature » et à son « Jean-Claude de mari », éditeur qu’elle commence sa carrière de romancière. « Je sais que quand on a un nom si connu, le premier livre est très facile à publier, ça, c'est le nom, pas le prénom, mais (pour) ceux qui suivent, j’ai la faiblesse de croire que le prénom est en question. »

« On ne peut pas avoir, toutes les malchances ou tous les malheurs » 

En dépit des peines, l’auteure a su garder le cap, « Ce qui m’a beaucoup aidé, c'était la certitude, la conviction d’avoir des enfants et de pouvoir écrire des livres ». Elle se livre : « Quelque chose s'est détendu en moi quand j’ai eu Simon. Je n’étais plus seule sur ce fil invisible avec personne devant et personne derrière » « il n’y a pas un jour où je ne me réveille pas en souriant rien qu’à l’idée d’avoir mis au monde ces enfants-là ». 

Astérix : une série adaptée de l’album les chefs de guerre par Alain Chabat sera bientôt accessible sur Netflix

D’autre part, l’autrice continue de faire vivre l'œuvre de son père. Par exemple, les albums des « Aventures d’Astérix » paraissent encore, tous les deux ans et une série adaptée de l’album les chefs de guerre par Alain Chabat seras bientôt accessible sur Netflix. Une forme de célébration de la filiation s’entretient également par l’écriture. Notamment par le biais de sa bande dessinée Lucrèce « ça aurait pu être une espèce de petite sœur ou de grande sœur du Petit Nicolas », « Lucrèce et le petit Nicolas ont le même ADN, il est l’enfant de mon père et Sempé, Lucrèce est notre enfant à Catel et moi ». Enfin, elle admet « mes enfants me trouvent très lourde avec ça pour reprendre leur joli terme, mais j'espère que dans pas si longtemps, il y ait d’autres petits enfants qui viennent agrandir notre famille, je vis pour avoir des petits enfants, j’ai déjà fait leurs chambres ». Elle s’épanche « je vis pour ce moment où on m’appellera grand-mère ».

Hugo Daviet

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