Le prix de la vie des otages, chronique d'Arié Bensemhoun

Israël.

Le prix de la vie des otages, chronique d'Arié Bensemhoun
Le directeur du think tank Elnet France, Arié Bensemhoun - Radio J/Nellu Cohn

Bonjour Arié, cette semaine, vous souhaitez revenir sur l’accord de cessez-le-feu et la libération des otages. 

Bonjour, 

Après plus d’un an de négociations, l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est enfin en place. Celui-ci doit se décomposer en trois phases :

Une première phase de 6 semaines, qui doit permettre la libération de 33 otages, soit toutes les femmes, enfants et hommes de plus de 50 ans. En échange, Israël libérera des milliers de prisonniers palestiniens et repositionnera ses forces dans la bande de Gaza.
Une seconde phase à partir du 1er mars, qui prévoit l’arrêt définitif de la guerre, la libération du reste des otages vivants en contrepartie du retrait total de Tsahal de Gaza et de la libération de terroristes palestiniens condamnés à perpétuité.
Et enfin, une troisième phase à partir du 12 avril, avec le retour des otages tués et le début de la reconstruction de Gaza.

Arié, quelle est votre opinion sur cet accord ? 

Cet accord est douloureux, mais Israël avait-il vraiment d'autres choix ? La pression exercée par Donald Trump sur le Hamas a ouvert une fenêtre d’opportunité pour débloquer les négociations, et il fallait s’y engouffrer.

Le retour des otages est l’objectif premier de cette guerre. Israël n’abandonne jamais les siens, qu’ils soient vivants ou morts.

Cependant, cet accord ne résout rien. 

Le Hamas, bien que très affaibli, reste aux commandes de Gaza et se reconstituera inévitablement grâce à l’aide humanitaire.

Cette trêve offre toutefois à Israël un répit pour reposer ses troupes, se remobiliser, et concentrer ses efforts sur d’autres fronts plus urgents, notamment l’Iran et la Judée-Samarie, où les opérations anti-terroristes s’intensifient.

Pour autant, le retrait total de Gaza ainsi que des corridors de Philadelphie et de Netzarim prépare l’insécurité de demain. De même, les milliers de terroristes libérés, dont le taux de récidive atteint 80 %, ne manqueront pas de semer à nouveau la mort en Israël, tôt ou tard.

Si Tsahal a démontré sa supériorité militaire et remporté une victoire significative contre le Hamas, cette victoire n’est pas encore décisive. 

Cette guerre n’est donc pas terminée. 

Effectivement Arié, les images qui nous parviennent de Gaza n’inspirent pas la paix… 

Absolument. 

Les terroristes qui émergent des tunnels, des hôpitaux et des camps des réfugiés ; les parades armes à la main ; les cris de guerre ; les "Mort aux Juifs" scandés en chœur, parfois même par des enfants ; et ces foules en furie qui s’agglutinent autour des convois d’otages, contraintes d’être tenues à distance par le Hamas pour empêcher que des « civils innocents » ne lynchent les otages, comme ce fut le cas le 7 octobre 2023… Ces images sont effroyables !

La démonstration de force, ou plutôt de farce, du Hamas discrédite le narratif victimaire, le mensonge du « génocide » et ceux qui lui trouvent des excuses dans les chancelleries. Cela ne fait que renforcer la détermination des Israéliens à en finir avec le Hamas.

Ces images témoignent d’une seule chose : l’incontestable supériorité morale d’Israël !

C’est le cas lorsqu’il faut libérer 90 terroristes islamistes pour ramener à la maison 3 jeunes femmes civiles innocentes.

Quand il faut tout faire pour protéger les civils, alors que d’autres les utilisent comme boucliers humains.

Quand ceux qui glorifient la vie doivent affronter ceux qui exaltent la mort !

Arié, comment analysez-vous les réactions à cette trêve ? 

Pour Israël, cette trêve est une célébration de la vie, malgré le deuil et la douleur. Pour les islamistes, c’est une célébration macabre. Mais c’est aussi un moment de honte pour les démocraties, qui se sont pliées devant eux et ont capitulé face à l’ennemi.

Depuis le 7 octobre, l’opprobre frappe ceux qui se sont tus ou ont accablé Israël des pires infamies.

À peine l’accord en place, nos dirigeants européens se précipitent déjà pour promettre des centaines de millions d’euros afin de financer toujours davantage un territoire qui est déjà le plus grand gaspillage d’argent de l’histoire de l’humanité.

Comment imaginer un avenir pour Gaza tant que le Hamas restera au pouvoir ? Comment financer la reconstruction d’un territoire à hauteur de 80 milliards de dollars quand rien n’est prévu pour résoudre le cœur du problème : l’extrémisme palestinien ?

Cette impuissance diplomatique et cette politique du carnet de chèques est un scandale. Elle nourrit non seulement ceux que nos dirigeants prétendent combattre, mais porte également atteinte à la sécurité française et européenne, car le problème est aussi chez nous. Par leur bêtise et leur couardise, nos dirigeants nous entrainent tous dans le chaos et la guerre.

Cet accord pèse lourd pour Israël, mais tel est le prix à payer pour la vie des otages. Quant à une paix sincère et durable, nous en sommes encore loin. 

Arié Bénsemhoun


Chronique Arié Bensemhoun

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