Bonjour Arié, cette semaine, vous souhaitez nous parler de l’éducation à la haine des Juifs.
Bonjour,
Ce 27 janvier, nous avons commémoré les 80 ans de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, le symbole du gigantisme du crime nazi, de la politique publique d’extermination, du génocide, de la Shoah.
Parce que nous nous sommes promis « plus jamais ça », nos nations occidentales s’efforcent depuis d’enseigner dans les écoles et à toutes les générations l’horreur, l’ampleur, le processus et le pourquoi du crime.
Cependant, malgré le devoir de mémoire et une sensibilisation à la haine des Juifs, huit décennies plus tard, celle-ci n’a jamais été aussi intense, aussi rance, aussi menaçante.
La bête immonde est toujours là.
Arié, comment l’expliquez-vous ?
La haine des Juifs a pris bien des formes au fil des siècles et des régions.
En Europe, elle s’est d’abord manifestée par l’antijudaïsme chrétien, à travers les accusations de déicide et les légendes de sang.
Puis, à partir de la Révolution française, avec l’émancipation et l’accession des Juifs à la citoyenneté, une nouvelle forme de haine est apparue : l’antisémitisme, qui nie aux Juifs leur place dans la société et comme citoyens. Cet antisémitisme a ensuite été poussé à son paroxysme par les nazis, qui ont nié aux Juifs jusqu’à leur humanité et leur droit à exister.
Mais aujourd’hui, la haine des Juifs ne prend plus cette forme. Tout le monde est contre l’antisémitisme – même LFI, même Rima Hassan qui compare Auschwitz à Gaza pourtant. Et à chaque fois que cette gauche délétère, principale responsable du climat nauséabond contre les Juifs, est accusée d’antisémitisme, elle répond toujours que l’antisémitisme, c’est l’extrême-droite.
Depuis déjà de longues années, nous sommes face à quelque chose de nouveau : l’islamisme conquérant.
En ne nommant pas correctement cet ennemi, qui a lancé sa nouvelle offensive le 7 octobre 2023, nous entretenons nous-mêmes la confusion sur le sujet et scellons notre propre impuissance face à ce totalitarisme.
Justement Arié, qu’en est-il de cette nouvelle haine des Juifs ?
Il ne s’agit plus de haïr les Juifs pour ce qu’ils sont, mais à cause de leur État, Israël.
Au cœur de cette haine se trouve la « cause palestinienne », que les islamistes ont façonnée en miroir de l’histoire juive et sur un récit fallacieux, érigeant le Palestinien en victime absolue : dépossédé de ses terres, contraint à l’exil, allant jusqu’à reprendre le terme Shoah
– « catastrophe » –, en arabe, Nakba.
Quant aux Juifs, de « parasites », ils sont devenus les oppresseurs ultimes, les « super-blancs » perfides, colonisateurs, suprémacistes et désormais génocidaires. Peu importe que la Terre d’Israël soit le berceau du peuple juif, où s’ancrent ses racines plurimillénaires : ce petit îlot de lumière et de liberté est un affront pour les islamistes et doit disparaître.
Si en Occident le « sale Juif » s’est mué en « sale sioniste », chez les Palestiniens, on ne prend même pas cette peine. Éduqués dès la naissance à la haine, les cris de « Mort aux Juifs » scandés par des enfants ces derniers jours glacent le sang. Mais nous surprennent-ils vraiment ?
Ils ne sont que le fruit de décennies de collusion entre notamment l’UNRWA et le terrorisme palestinien. Comme sous les nazis, leurs écoles orchestrent la diabolisation et la déshumanisation des Juifs, érigeant Israël en Mal absolu. L’arrêt de leurs activités en Israël et à Jérusalem, prévu ce 30 janvier, est une première étape. Mais leur connivence avec le Hamas sont si profondes et systématiques que l’UNRWA, en tant que telle, ne peut plus exister.
D’autant qu’Arié, la propagande du Hamas atteint aussi nos sociétés occidentales…
Absolument.
Leur propagande, leurs mensonges, leurs éléments de langage sont chez nous, dans la bouche de ceux qui forment cette alliance contre-nature entre islamistes et extrême gauche anticapitaliste, décoloniale et wokiste. Une alliance au service d’un électoralisme malsain, porté par des politiciens pyromanes ayant renoncé à tout bon sens et à toute morale.
C’est parce que nous continuons à parler d’antisémitisme que nous n’arrivons pas à endiguer l’offensive des islamistes et de leurs alliés. Pour les islamistes, Israël n’est qu’un prétexte, l’alibi de leur haine, la première étape vers quelque chose de plus grand : l’Occident et ses valeurs universelles.
C’est notre République, notre mode de vie, nos libertés, notre laïcité, les fondements mêmes de nos sociétés qui sont menacés. Et nous sommes tous concernés, Juifs ou non.
Le 26 mars prochain, au Dôme de Paris, #agirensemble et un collectif d'organisation seront ensemble pour une grande soirée pour faire de 2025 l’année du combat pour la laïcité et les valeurs de la République, l’année de la contre-attaque de la France contre l’islamisme.
Depuis le 7 octobre 2023, nous n’avons eu de cesse de faire le constat de l’offensive islamiste ; vient maintenant le temps du combat.
Arié Bensemhoun
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