Bonjour Arié Bensemhoun, cette semaine, vous souhaitez évoquer l’avenir de la bande de Gaza.
Bonjour,
Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a rencontré ce 4 février à Washington le Président américain, Donald Trump. Premier dirigeant étranger reçu depuis son investiture, cette visite a symbolisé plus que jamais l’alliance indéfectible entre Israël et les États-Unis.
Lors de cette journée, de nombreux sujets ont été abordés, mais alors que les négociations pour la seconde phase du cessez-le-feu ont débuté, une question s’impose désormais comme centrale : l’avenir de la bande de Gaza.
Située au carrefour d’anciennes routes commerciales, dotée d’une géographie avantageuse, d’un climat idéal et même de ressources naturelles, Gaza possède tous les atouts pour devenir un territoire prospère et florissant. Tous, sauf un : sa gouvernance.
Depuis 1948, les Arabes de Palestine sont maintenus dans un extrémisme et un irrédentisme qui n’a jamais eu lieu d’être. Autrefois envisagée comme un possible « Singapour du Moyen-Orient », Gaza est devenue une gigantesque plateforme terroriste, dont l’unique objectif est l’anéantissement de son voisin, Israël.
Les pays arabes, avec la complaisance de la communauté internationale, ont construit le « peuple palestinien » dans l’opposition à l’existence d’un État juif. De cette identité artificielle, les Gazaouis ont choisi la voie de la guerre en portant au pouvoir le Hamas, et aujourd’hui, c’est tout un territoire qui paie le prix d’un énième conflit qu’il a déclenché et perdu.
Néanmoins, si Israël a remporté une victoire tactique incontestable, le cœur du problème demeure : bien que très affaibli, le Hamas est toujours aux commandes de la bande de Gaza.
Justement Arié, à quel point la survie du Hamas est un problème pour l’avenir de Gaza et des Gazaouis ?
Le Hamas, non seulement responsable de la destruction de la bande de Gaza par sa guerre et sa stratégie militaire, constitue aussi un frein majeur aux efforts de reconstruction et un obstacle qui dissuade les acteurs internationaux souhaitant y investir.
Car finalement, à quoi bon financer jusqu’à 80 milliards de reconstruction si l’avenir de Gaza doit, une fois encore, être dicté par les velléités destructrices d’une organisation terroriste ? C’est un nouveau projet voué à l’échec.
Par sa gestion économique désastreuse, son totalitarisme islamique et sa priorité donnée à la guerre permanente contre Israël, le Hamas n’offre aucune perspective à ce territoire et aux Gazaouis.
Alors qu’importe les plans envisagés pour « le jour d’après » à Gaza : aucun ne sera crédible tant que le Hamas ne sera pas désarmé, que le territoire ne sera pas démilitarisé et qu’un véritable changement de gouvernance n’aura pas eu lieu.
Arié, que pensez-vous du plan de Donald Trump pour l’avenir de Gaza ?
Depuis le 7 octobre 2023, une nouvelle dynamique régionale s’amorce, qui doit permettre de briser le cycle perpétuel de guerre à Gaza, devenu la base arrière des campagnes terroristes visant à libérer « la Palestine, du fleuve à la mer ».
La proposition de Donald Trump d’évacuer les Palestiniens de Gaza peut sembler extravagante, voire irréaliste. Mais existe-t-il aujourd’hui une alternative véritablement crédible ?
Les massacres perpétrés par le Hamas, d’une ampleur inédite, ont entraîné une riposte israélienne à la mesure de celle-ci. L’heure est donc aux idées nouvelles. L’illusion d’une solution à deux États est morte et enterrée depuis longtemps. Toute chancellerie s’y accrochant encore par dogmatisme s’exclura d’elle-même des discussions sur l’avenir du Proche-Orient.
Aujourd’hui, pour être reconstruite, Gaza a besoin d’un plan et d’une vision. Ce processus nécessitera du temps et des sacrifices.
Evacuation coordonnée ou non, de nombreux Palestiniens, n’ayant aucun avenir immédiat sur place, finiront par chercher d’eux-mêmes des voies d’émigration, comme l’ont déjà fait plusieurs centaines de milliers d’autres depuis 15 mois.
Si Donald Trump persiste dans cette idée, des pays comme l’Égypte ou la Jordanie, qui refusent pour l’instant d’accueillir des Palestiniens, pourraient bien être contraints d’y consentir, tant l’aide américaine leur est vitale.
Après tout, par leurs stratégies belliqueuses, les pays arabes ont créé le problème palestinien. Il n’est donc pas aberrant qu’ils soient appelés à participer à la réparation du chaos qu’ils ont créé.
Quant à l’hypothèse d’un contrôle américain sur Gaza, nous verrons dans les semaines à venir comment cela peut se matérialiser ou s’il s’agit d’une nouvelle déclaration-choc visant à obtenir des concessions des pays arabes.
Quoi qu’il en soit, nous vivons le moment le plus décisif de l’histoire israélo-arabe depuis 1948.
Donald Trump, en tant que magnat de l’immobilier, a compris une chose : Gaza est un territoire au potentiel immense, la future « Floride du Levant ». Celui qui saura remplacer sa politique de destruction obsessionnelle par une vision tournée vers la construction et l’avenir en tirera un profit considérable – et avec lui, Israël et tout le Moyen-Orient en bénéficieront.
Arié Bensemhoun
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.