Ofri Bibas Levy, soeur de Yarden Bibas, a rendu hommage à sa belle soeur et à ses neveux lors des funérailles de Shiri, Ariel et Kfir ce mercredi matin au cimetière régional de Tsoher près du kibboutz Nir Oz.
« L’incertitude, l’anxiété et l’inquiétude à ton égard n’ont donné aucun répit à mes pensées, mais chaque fois que mon esprit commençait à les formuler, je repoussais avec force les mots – avec la puissance de mon amour pour toi et Yarden, avec la force de l’espoir que tu reviendrais », a t-elle affirmé.
« Depuis seize mois, je parle de toi partout », dit-elle. « Cela faisait toujours mal et intensifiait le désir, mais parler de toi te maintenait aussi présente, vivante. Comment se fait-il que tu ne sois plus là ? » Elle a ajouté que plus rien n'a de sens, rien ne semble réel.
« Shiri, tu as été la partenaire parfaite pour Yarden », a déclaré Ofri Bibas Levy. « Je n’aurais pas pu demander mieux pour lui. Aimant, sensible, attentionné, nourrissant, apaisant. La force que tu lui as inculquée toutes ces années, nous la puisons désormais à travers lui. Ne t’inquiète pas pour lui. Il est fort et incroyable et nous fait toujours rire. Et nous prendrons soin de lui. Je te le promets. »
Ofri Bibas Levy a ensuite parlé de ses neveux, Ariel et Kfir, sauvagement assassinés par le Hamas, et qu'ils lui manqueront à tout jamais et qu'ils manqueront à sa fille. « Comme tu lui manques », dit Bibas Levy. « Comme nous vous imaginions grandir ensemble, même après un voyage en Amérique du Sud après le service militaire. »
Concernant Kfir, elle a dit : « Nous n’avons rien fait ensemble. Je n’ai même pas eu l’occasion de t’acheter un cadeau pour ton premier anniversaire. » Elle a aussi affirmé que ses neveux sont dans sa tête et dans son cœur, chaque fois qu'elle regarde ses enfants. « Chaque fois que je vois un costume de Batman ou que j'entends un bébé rire », dit Bibas Levy. « C'est ainsi que je veux me souvenir de vous trois : heureux, rieurs, une famille. »
« Beaucoup de gens demandent pardon à vous, à Yarden et à nous », ajoute Ofri Bibas Levy. « Mais ce n’est pas à eux que revient la faute. Cette catastrophe n’aurait pas dû se produire. Vous n’auriez pas dû être enlevés et vous auriez dû revenir vivants.
« Pardonner, c’est accepter la responsabilité et s’engager à agir différemment, à apprendre de ses erreurs », indique Bibas Levy. « Le pardon n’a aucun sens tant que les manquements n’ont pas été examinés et que tous les responsables n’ont pas pris leurs responsabilités. Notre désastre en tant que nation et en tant que famille n’aurait pas dû se produire et ne doit plus jamais se reproduire. »
« Ils auraient pu vous sauver, mais ils ont préféré se venger. Nous avons perdu. Notre image de « victoire » n’aura jamais lieu. Notre lutte contre les ennemis sera éternelle, mais nous devons toujours sanctifier la vie, l’amour de nos semblables, le respect des morts et ne jamais laisser personne derrière nous. Sinon, nous perdons ce que nous sommes », dit-elle.
Gabriel Attal
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.