Bonjour Arié Bensemhoun, cette semaine, vous souhaitez revenir sur le sondage IFOP – Agir Ensemble, paru ce mardi.
Bonjour Charlayne,
À l’occasion de notre grand événement d’hier soir, « Pour la République… La France contre l’islamisme », #agirensemble a réalisé une enquête avec l’IFOP, publiée ce mardi 25 mars : le crash-test républicain.
Huit mois après la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République, un sentiment domine en France : l’inquiétude. La situation politique apparait toujours plus complexe, toujours plus préoccupante.
Plus de 8 Français sur 10 estiment que le lien social s’est détérioré et que la violence ne cesse d’augmenter. Un constat alarmant sur l’état de notre société, de notre cohésion nationale et de notre capacité à vivre ensemble.
Cette tension se traduit par la crainte d’un embrasement social : entre les mobilisations paysannes, le spectre de nouvelles émeutes dans les banlieues et le retour possible des Gilets jaunes, le pays semble sur une poudrière.
Mais le chiffre le plus frappant reste celui-ci : 4 Français sur 10 envisagent une guerre civile ou un assaut contre l’Élysée. L’exceptionnel devient désormais une hypothèse crédible dans l’esprit de nombreux citoyens.
Pour la première fois sous la Ve République, une majorité de Français affirment aujourd’hui douter de nos institutions et de leur capacité à remplir leurs missions. Plus que jamais, la République est mise à l’épreuve. Ses divisions s’intensifient. Et en première ligne, la menace islamiste.
Justement Arié, quelle est la perception de l’islamisme par les Français ?
Dix ans après la pire vague d’attentats ayant meurtri notre pays, une chose est certaine : nos concitoyens ont pleinement conscience du phénomène islamiste et de la menace qu’il fait peser sur notre démocratie. Il n’y a plus de déni. Ils sont 85% à s’inquiéter de l’islamisme et de sa dynamique expansionniste en France.
Et pourtant, bien que l’islam soit jugé par 63% des sondés comme la religion ayant les positions les plus radicales, cette perception relève moins d’un rejet du religieux que d’une volonté de préserver la laïcité et les valeurs républicaines. Sans tomber dans l’amalgame entre islam et islamisme, les Français expriment une volonté ferme de maintenir une distance entre religion et espace public, alors que 68% jugent que l’islam occupe une place excessive dans la société.
Mais l’inquiétude ambiante ne se limite pas aux menaces à l’intérieur de nos frontières. L’opinion publique identifie clairement des menaces extérieures qui ne font qu’alimenter encore davantage le climat intérieur délétère. Les Français perçoivent la Russie comme une menace majeure à 81%, suivie par l’Iran à 70% ou l’Algérie à 62%. Même les États-Unis sous Donald Trump suscitent désormais de la méfiance pour 57% des sondés.
Arié, on assiste donc à une fragmentation croissante du pays…
Absolument, Charlayne. C’est un engrenage dangereux.
Quand on demande aux Français ce qui divise le plus le pays, les fractures religieuses et le multiculturalisme arrivent en tête, bien avant la situation économique ou politique.
Délinquance, criminalité et communautarisme sont perçus comme les principales menaces pour la cohésion nationale, reléguant même les inégalités économiques et sociales au second plan.
L’immigration et l’insécurité sont toujours plus liées dans l’opinion publique, alors que les Français réclament des politiques plus strictes sur ces questions.
Enfin, au niveau de la classe politique, la crise de confiance est totale. Aucun parti ne parvient à incarner un repère stable. Même les grandes formations traditionnelles sont jugées plus diviseuses que fédératrices.
Mais la palme d’or du parti qui cristallise le plus de rejet, revient évidemment à La France Insoumise, perçue par 83% des Français comme la formation la plus diviseuse, la plus clivante, la plus radicale.
Arié, face à ce constat alarmant, quelles solutions pour apaiser et rassurer ?
Malgré ces tensions, certains repères républicains restent solides et fédèrent les Français.
Les principes fondateurs de la République – liberté, égalité, fraternité –, ainsi que la laïcité, sont des valeurs qui continuent de rassembler, même si 85% des sondés estiment qu’elles ne sont plus respectées ; et qu’un tiers d’entre eux pense même qu’elles ne suffisent plus à garantir la cohésion nationale.
En 2025, l’opinion publique est lucide, mature.
Après des années de déni et d’atermoiements, les Français ont pris la mesure des menaces qui pèsent sur la République : fractures sociales, montée de l’islamisme, insécurité, défiance envers les institutions.
Aujourd’hui, ils ne demandent plus de discours, mais des actes. De l’autorité. De la fermeté. Un État fort, capable de restaurer l’ordre et de défendre les principes républicains.
L’urgence est là. Les Français sont prêts.
Il appartient désormais au gouvernement et aux législateurs de prendre leurs responsabilités et d’apporter des réponses claires, fortes et efficaces.
Arié Bensemhoun
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