Isaac Herzog : "La guerre a deux objectifs – il ne faut pas nécessairement choisir entre l’un ou l’autre"

Dans une interview au Israel Hayom à paraître le jour de Yom Haatsmaout jeudi 1er mai, le président israélien, Isaac Herzog, revient sur les nombreuses critiques auxquelles il fait face. "On m'a qualifié de “président kaplaniste” et de “président bibiste” , ce qui montre peut-être que je maintiens un certain équilibre. Je veille à le rester et à agir de manière responsable", a t-il déclaré. "La résidence présidentielle est l'un des rares endroits où chacun est encore disposé à venir discuter. Tel est mon rôle : ne pas prendre parti, mais contribuer à apaiser les tensions."

A propos de la gestion de la guerre à Gaza, Isaac Herzog a souligné : "La guerre a deux objectifs : la défaite du Hamas et le retour des otages. Il n'est pas nécessaire de choisir entre l'un ou l'autre ; des actions peuvent atteindre les deux objectifs. Nous pouvons changer la réalité tout en rapatriant les otages." 

"Certaines déclarations, notamment celles du président, pourraient nuire aux efforts. Lorsqu'un président dit certaines choses, cela pourrait faire monter le prix [des négociations], c'est pourquoi je ne dirai pas certaines choses."

Par ailleurs, concernant l'enquête d'Etat sur le pogrom du 7 octobre 2023, Herzog a indiqué : "Même parmi les opposants à la commission, il existe un consensus sur la nécessité d'une enquête. Le débat porte sur la manière dont la commission devrait être constituée. Je pense que la loi sur les commissions d'enquête est l'outil approprié, mais elle offre une flexibilité qu'il convient d'utiliser à bon escient." Avant d'ajouter : "J'ai rencontré le président de la Cour suprême, et il m'a dit, dans sa noblesse, "OK, je vais renoncer à mon honneur et consulter mon adjoint [le juge Noam Sohlberg], dont l'école juridique est différente, afin que nous puissions instaurer la confiance."

"Quand j'entends Aharon Barak [l'ancien président de la Cour suprême] dire : 'Passez à l'accord', je pense que nous devons l'écouter. Il est temps d'en parler. C'est logique."

Le président de l'Etat hébreu a aussi tenté d'apaiser les tensions entre le chef du Shin Bet, Ronen Bar et Benyamin Netanyahou. "J'ai discuté avec le Premier ministre et le chef du Shin Bet. Au lieu de nous concentrer sur les menaces, nous nous étranglons mutuellement. J'ai essayé d'apaiser les tensions entre eux."

Le Grand Rabbin séfarade, Yitzhak Yossef, avait déclaré que les ordres de conscription militaire devraient être jetés à la poubelle, suscitant une vive polémique. "J'ai été consterné par ces propos ; j'en ai été profondément bouleversé. C'est totalement inacceptable. Je crois que de nombreuses personnes au sein de la communauté ultra-orthodoxe ont également été gênées par ces déclarations. Après tout, nous sacrifions nos fils et nos filles", a réagi Isaac Herzog.

Gabriel Attal