Israël en confinement virtuel

Israël.

Israël en confinement virtuel
Photo le jour de Yom HaZikaron (Crédit: DR)

Avec des bouchons en ville et sur les routes, difficile de dire qu'Israël est entré en confinement. Certains commerces ont effectivement baissé leur rideau, les terrasses des cafés sont restées vides, en tout cas pour la plupart, mais la population ne s'est pas pour autant cloitrée dans les maisons. Tous ceux qui le pouvaient ont repris leur travail après le weekend de fête, les passants circulent dans les rues et les quelques barrages de police ne sont pas vraiment dissuasifs ou juste assez présents pour retarder ceux qui vont et rentrent du travail.

On est très loin du premier confinement mis en place au printemps et qui avait été très largement suivi. Rien de très étonnant, si l'on considère que durant tout l'été, les restrictions ordonnées par les autorités duraient rarement plus de quelques jours, qu'elles aient été invalidées par des décisions judiciaires ou abandonnées sous les pressions politiques. Le public israélien semble donc assez peu convaincu que ce second confinement soit aussi sérieux que le précédent.

Entretemps, le dispositif mis en place à la fin de la semaine dernière n'a clairement pas été suffisamment efficace. La police a procédé au cours du weekend à plus de sept mille verbalisations, alors que de son propre aveu, elle est en sous-effectifs, ce qui indique que le nombre réel d'infractions au confinement est largement supérieur.

En attendant de nouvelles consignes plus sévères qui pourraient être décidées aujourd'hui par le cabinet restreint en charge de la lutte contre le Covid, tous les acteurs politiques et institutionnels se renvoient la responsabilité de l'inefficacité du dispositif et de la hausse constante de nouveaux cas. Le Premier ministre a ainsi accusé la présidente de la commission parlementaire chargée du Covid, d'avoir retoqué des décisions gouvernementales et contribué à la confusion. "Que tous ceux qui ont violé ou négligé les consignes sanitaires ne viennent pas se plaindre maintenant de l'explosion des cas graves" a déclaré en substance Benyamin Netanyahou. Le commissaire au Covid, le Professeur Roni Gamzu a pour sa part exhorté les Israéliens à renoncer aux manifestations, aussi dangereuses selon lui, que les mariages et autres rassemblements propices à la contamination. "Vous ne manifestez pas contre le gouvernement ni contre moi, vous manifestez contre vous-mêmes en vous mettant en danger !" a plaidé le Pr. Gamzu.

Il s'agit donc maintenant pour le gouvernement de reprendre la main, considérant que l'efficacité des mesures dépendra en grande partie de la confiance que leur accordera le public. Cela signifiera en particulier un accompagnement économique réel et immédiat pour tous ceux qui devront suspendre leur activité, et en particulier pour les commerçants et les indépendants, dont certains craignent de ne pas se relever d'un deuxième confinement. Les Israéliens sont conscients de l'enjeu. Et les jours qui viennent vont être déterminants.

Pascale Zonszain

pzoom220920

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