Comment fait-on pour continuer à exister, quand la crise sanitaire occupe toute la place et mobilise toutes les forces ? C'est la question que se posent de nombreuses organisations à travers le monde qui militent pour Israël. Un rapport publié cette semaine par le ministère israélien chargé des Affaires stratégiques dresse un état des lieux préoccupant. La quasi-totalité de ces organisations s'attendent à une chute significative, jusqu'à 80%, de leur financement, principalement assurée par des donateurs et des institutions privées. Et 63% confirment déjà une baisse de leur activité.
Ces organisations sont environ 130 en Israël et à travers le monde à avoir répondu à l'enquête, conduite sur une base anonyme, mais on sait que parmi elles se trouvent des institutions importantes et anciennes. La plupart d'entre elles se sont donné pour mission de lutter contre la campagne du BDS, ou encore contre l'antisémitisme. Fonctionnant en associations ou en ONG, elles sont présentes sur tous les fronts et notamment auprès des gouvernements et des organisations internationales, mais aussi des médias ou des organismes d'étudiants, où elles agissent pour faire reculer la désinformation ou la délégitimation d'Israël et freiner toutes les dérives qui font le terreau de l'antisémitisme et de l'antisionisme.
La crise économique qui a touché presque tous les secteurs d'activité a eu un impact sur leur fonctionnement, les contraignant à réduire leur personnel salarié, que ces organisations n'étaient plus en mesure de payer. Les dons, provenant notamment des communautés juives, se sont déplacés vers des activités sociales considérées plus urgentes, comme l'aide aux plus défavorisés, touchés de plein fouet par le chômage et la précarité. Ces organisations pro-israéliennes ont également dû renoncer à l'essentiel de leur activité sociale, qu'il s'agisse de conférences ou d'événements, mais aussi de visites de délégations étrangères en Israël, rendues impossibles par le confinement et la réduction du trafic aérien. C'est en Europe que le problème est le plus aigu, mais il commence également à devenir préoccupant sur le continent américain.
Outre le fait qu'elles devront trouver rapidement d'autres sources de financement, ces organisations vont aussi devoir repenser leur mode de travail. Si elles ne peuvent plus organiser de congrès ni de formation, elles peuvent en revanche déplacer leur activité sur les réseaux sociaux, où elles sont encore insuffisamment présentes et où se diffuse pourtant une bonne partie de la propagande antisioniste et antisémite, y compris depuis ces derniers mois, toutes les théories complotistes accusant Israël et les Juifs d'être responsables de l'épidémie.
Mais pour cela aussi il leur faut un budget, et l'Etat d'Israël ne sera pas en mesure de se substituer aux donateurs défaillants. Il faudra donc convaincre ceux qui sont encore en mesure de les soutenir, que ces organisations restent vitales pour Israël, alors qu'il faut plus que jamais contrer ceux qui veulent mettre sur la liste noire les entreprises de Judée Samarie, faire traduire des citoyens israéliens devant la Cour Pénale Internationale ou alimenter la haine antijuive.
Pascale Zonszain
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