Dernière rentrée de la Knesset avant les élections ?

Israël.

Dernière rentrée de la Knesset avant les élections ?
(Crédit: Knesset)

La classe politique israélienne est-elle en train de développer des symptômes de virus électoral ? La rentrée parlementaire lundi après-midi a permis d'orienter le pronostic. Dans l'hémicycle de la Knesset, on se tenait à distance prudente les uns des autres, et pas seulement pour se protéger du Covid. L'ouverture de cette deuxième session de la 23e Knesset ne ressemble décidément à aucune autre. Quatre discours se sont succédé, celui du président du Parlement, celui du chef  de l'Etat, celui du Premier ministre et celui du chef de l'opposition. Et d'abord un constat étrange : ni le discours du chef du gouvernement, ni celui du chef de l'opposition n'ont été interrompus, ou quasiment pas. Quand on connait l'ambiance qui règne d'ordinaire en assemblée plénière, cela a de quoi étonner. En temps normal, au moins deux députés d'opposition auraient eu le temps de se faire expulser avant la fin de l'allocution de Benyamin Netanyahou. Cette fois, c'est clair, le cœur n'y était pas.

Le président Reuven Rivlin a appelé à l'union, le Premier ministre a assuré que son gouvernement menait la seule politique possible pour sortir le pays de la crise sanitaire. Quant à Yaïr Lapid, le chef de l'opposition, il a accusé le gouvernement d'incompétence et promis que cette session serait la dernière de son mandat.

La motion de censure qu'il devait présenter dans la foulée était pourtant vouée à l'échec. Yaïr Lapid voulait tenter de proposer un gouvernement alternatif, en sachant à l'avance qu'il n'y parviendrait pas. Pour éviter de nouvelles élections, le leader du parti laïc Yesh Atid espérait reformer le bloc centriste, qui s'était rompu quand Benny Gantz et Gaby Ashkenazi avaient fait sécession pour rejoindre Netanyahou. Mais impossible d'y parvenir sans deux députés centristes qui avaient déjà empêché sa manœuvre il y a six mois, en avertissant qu'ils ne participeraient jamais à une coalition qui devrait être soutenue par les partis arabes.

Donc, un coup pour rien. A la différence près que cette fois, le Premier ministre suppléant et ministre de la Défense Benny Gantz a averti qu'il ne se laisserait plus manipuler. Il promet de réclamer immédiatement la levée de l'état d'urgence et assure qu'il n'accordera pas un autre délai pour le vote du budget 2021. Il y a d'autres options, a laissé entendre le leader centriste, sans aller jusqu'à envisager expressément des élections anticipées.

Difficile dans ces conditions de voir comment cette coalition va pouvoir continuer à fonctionner. Si Benny Gantz est sérieux, tout devrait se jouer dans les deux semaines qui viennent. C'est dans ce laps de temps qu'il faudra avancer sur le projet de loi de Finances pour qu'il puisse être présenté au parlement et adopté avant la date butoir du 23 décembre. C'est aussi dans ce laps de temps que le plan de relance de l'activité économique, parallèlement aux résultats du confinement sur le recul du Covid, devra commencer à être appliqué.

C'est donc, au plus tard fin octobre, ou début novembre, que le sort du gouvernement israélien devrait être scellé. Et si l'on n'a pas entendu les députés hier après-midi interrompre les discours, c'est probablement parce qu'ils avaient l'esprit ailleurs. A calculer combien de temps ils siègeront encore dans la 23e Knesset, par exemple.

Pascale Zonszain

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