Les étudiants israéliens inquiets pour leur avenir

Israël.

Les étudiants israéliens inquiets pour leur avenir
(Crédit: université de médecine Nicolae Testemitanu)

Les étudiants israéliens ont repris hier le chemin des campus, ou plutôt de leurs ordinateurs. Toutes les universités et collèges académiques sont restés fermés pour cause de Covid. Et l'année universitaire s'ouvre dans l'incertitude pour les quelques 360.000 étudiants inscrits. Selon l'enquête que réalise chaque année l'Union des Etudiants israéliens pour la rentrée universitaire, plus de la moitié des étudiants ont perdu leur travail depuis l'éruption de l'épidémie. En Israël, les études supérieures commencent plus tard pour les jeunes qui doivent effectuer leur service militaire après le bac. De plus, les études sont payantes et les familles n'ont pas toujours les moyens de financer leurs enfants. Donc, il est courant de travailler, soit à mi-temps, soit dans un emploi sans qualification pour parvenir à boucler le budget et couvrir les frais.

Depuis le printemps, ces jeunes qui ont perdu leur emploi ont déjà dû affronter les effets de la crise. Ils sont 13% à avoir quitté leur logement, appartement ou même chambre en cité universitaire, parce qu'ils ne pouvaient plus payer leur loyer. Et ils sont 24% à craindre de ne pas pouvoir mener cette nouvelle année universitaire jusqu'au bout. Pour de nombreux jeunes qui avaient quitté leur famille, la crise a signifié licenciement ou mise au chômage technique et demande d'aide financière voire retour chez les parents.

Si les inscriptions pour cette année ont fait un bond de plus de 15% par rapport à l'an dernier, alors qu'elles n'avaient progressé que d'un pourcent à la rentrée 2018, c'est justement à cause de la crise sanitaire. Ce sont les étudiants au chômage et les jeunes qui ont dû renoncer au traditionnel voyage de fin de service militaire qui ont grossi les chiffres, alors que l'on constate depuis quelques années un ralentissement du nombre des inscriptions en fac. Mais ces étudiants supplémentaires ne sont donc pas certains de pouvoir assumer le coût de leur année d'études. L'Union des Etudiants réclame une baisse de 30% des frais d'études pour la nouvelle année universitaire, surtout pour prévenir une fracture sociale dans le monde étudiant, où seuls ceux venant de familles aisées pourraient poursuivre leurs études supérieures.

Autre inconnue qui inquiète le corps enseignant : le risque de décrochage lié au mode d'enseignement. Beaucoup d'étudiants s'étaient plaints des cours dispensés par Zoom, dont la qualité technique et pédagogique était très inférieure à leurs attentes. De leur côté, les enseignants, souvent eux-mêmes étudiants en 3e cycle ou en doctorat, se plaignent de leurs conditions de travail, en particulier pour ceux qui enseignent dans les collèges académiques, dont une dizaine ont d'ailleurs entamé un mouvement de grève.

Le président de l'Etat, Reuven Rivlin, qui s'est entretenu hier avec les présidents d'université, les a appelés à veiller à ce que tous leurs étudiants disposent des conditions minimales pour mener leurs études jusqu'au bout. Plus que jamais, dans cette crise sans précédent, c'est la jeune génération qu'il faut soutenir, a affirmé le président israélien.  

Pascale Zonszain

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