Les tensions du déconfinement

Israël.

Les tensions du déconfinement
(Crédit: Wikimedia Commons)

Une nouvelle fois, Israël essuie les plâtres. Premier pays à reconfiner, il l'est aussi à maintenant à déconfiner et il s'agit de ne pas reproduire les erreurs du mois de mai. On le sait désormais, la reprise de l'activité avait été trop rapide et pas suffisamment maitrisée. C'est en partie ce qui avait entrainé un rebond de l'épidémie de Covid. Les considérations sanitaires sont compréhensibles. Il faut procéder par étapes successives pour mieux contrôler les facteurs susceptibles de relancer la contagion.

Puisqu'en Israël, les établissements scolaires avaient été fermés aussi lors du deuxième confinement, le ministère de la Santé veut d'abord s'assurer que leur réouverture ne générera pas de nouveaux foyers de contamination, avant d'autoriser l'ouverture d'autres secteurs d'activité. Surtout maintenant que l'on sait que les enfants de moins de douze ans peuvent eux aussi transmettre le virus. Mais le fait que certains commerces et services aient reçu l'autorisation de refonctionner dès la deuxième étape du déconfinement, suscite évidemment l'incompréhension et la colère de ceux qui doivent encore attendre.

Et ce sont les commerces de proximité, les boutiques indépendantes comme celles qui appartiennent à des chaines, qui attendent d'être fixés sur leur sort. Et pour eux, l'enjeu économique est vital. Il s'agit d'environ 50.000 établissements, fermés depuis le 18 septembre, car ils entrent dans la catégorie des commerces non essentiels, tels que l'habillement, la décoration et l'ameublement, la papeterie, la librairie ou les jouets.

D'autant qu'ils ne comprennent pas pourquoi certaines activités, comme les salons de coiffure ou les instituts de beauté ont eu le droit de reprendre leur activité dès dimanche. Et ils comprennent encore moins pourquoi les synagogues ont été rouvertes, à raison de dix personnes maximum, alors qu'ils n'ont pas le droit de faire entrer des clients un par un dans leur magasin.

Cela fait donc maintenant six semaines que les boutiques de rue ont dû baisser leur rideau, alors que les commerces dits essentiels, tels que l'alimentation et la pharmacie, ont continué à fonctionner et que certains distributeurs ont élargi leurs rayons à des articles qu'ils ne vendaient pas jusque-là, comme des vêtements, des jouets ou des livres. Le préjudice est donc double pour ceux qui redoutent que cette concurrence se pérennise, alors qu'ils ont déjà des stocks d'invendus et qu'ils ont dû continuer à payer leurs charges pendant le confinement.

C'est ce qui explique que l'on ait assisté ces derniers jours à plusieurs manifestations spontanées de commerçants qui crient leur ras-le-bol et leur inquiétude. Chaque jour qui passe met leur entreprise en péril et certains craignent de ne plus être en mesure de reprendre leur activité. Les commerçants réclament donc le droit de rouvrir leur magasin mais aussi une indemnisation pour le coût du confinement. Et la situation n'est guère meilleure pour ceux qui ont pu rouvrir le 1er novembre. Sans une prise en charge par l'Etat, c'est tout un secteur de l'économie qui risque de payer le prix fort et d'impacter près d'un demi-million de personnes.

Pascale Zonszain

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